L’on prétend souvent que le sermon sur la montagne est l’expression nouvelle loi promulguée par le Christ, dont les commandements nouveaux sont introduits par l’expression « Je vous dit », et qui est venu abroger l’ancienne loi donnée au Sinaï, le « vous avez entendu dire ». Une telle interprétation , toutefois , ne prend pas en considération le fait que Yéshoua lui-même , dans son discours , a déclaré n’être pas venu pour abolir la loi de Moïse dont « un seul iota ou un seul trait de lettre » , dit-il , « ne disparaîtra pas tant que le ciel et la terre ne passeront point » (Matthieu 5 :17-20).
Le « vous avez entendu dire … mais je vous dis » s'inspire en réalité de la manière de s’exprimer des sages pharisiens. Selon l’usage d’une expression semblable dans la littérature rabbinique, le verbe « entendre » (shama’), utilisé dans le sens de « comprendre », sert à introduire une interprétation erronée de la Torah, et « dire » (amar) sert à introduire l’interprétation exacte, comme l’illustrent ces extraits de la Mékhlita :
Ainsi, par exemple, quand Yéshoua déclare : « vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras point d'adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur », il rectifie la compréhension vulgaire selon laquelle seul l’adultère physique est prohibé en réaffirmant l’enseignement oral des sages pour lesquels « celui qui commet un adultère avec ses yeux est appelé adultère » נואף בעיניו נקרא נואף (Midrash Vayikra Rabbah 23 :12)De même, lorsqu’ en Matthieu 5 :33-34, Yéshoua déclare : « Vous avez encore entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras point, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement », son intention était de réfuter l’interprétation voulant que les vœux ne sont pas contraire à la volonté de Dieu car règlementés dans la Torah, par l’enseignement des sages qui expliquent :
 
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