La tradition judéo-chrétienne
Les pères de l’Eglise rapportent ces termes la position des
judéo-chrétiens de l’antiquité :
« Ils (les Ebionites) sont fiers de la circoncision et l’honorent comme
le sceau et la marque qui distingue les patriarches et les justes qui vivent
selon la Loi. Ils croient que, de cette manière, ils deviennent égaux à
ceux-là. Ils pensent trouver une confirmation de cette coutume dans le Christ
lui-même, à l’instar des Cérinthiens. Car ils disent aussi dans leur vain
bavardage : Il suffit à l’élève d’être comme son Maître. Le Christ, disent-ils,
était lui-même circoncis raison pour laquelle vous devez aussi l’être »
(Epiphane, anacephaleosis 191)
« Ebion et les membres de sa secte, après l’avènement de
l’Evangile, pensent que ceux qui croient
en Christ doivent se faire circoncire et se soumettre aux autres choses
ordonnées par la Loi » (Jérôme sur Galates 5 :3)
« Ils disent que l’on doit vivre entièrement selon la loi, qu’il faut
être circoncis et qu’il faut observer le Sabbat et les fêtes juives. Car
puisque le Christ observa toutes ces choses,
ils disent qu’il suffit au disciple d’être comme son enseignant ou maître.
» (Pseudo-Jérôme)
« Mais comment de telles gens (les Nazaréens) peuvent-ils défendre leur
désobéissance au Saint Esprit, qui a dit à travers les apôtres aux gentils
convertis, « n'assumez aucune autre charge à part les choses nécessaires, que vous
vous abstenez de sang, de choses étranglés, de fornication et de viandes
sacrifiés aux idoles » (Epiphane Panarion 29)
« Mais cette prudence et ces sages ménagements, inspirés aux Apôtres
par l’Esprit-Saint, ayant déplu à certains Juifs devenus croyants, qui ne les
comprenaient pas: ils persévérèrent dans la coupable pensée de forcer les
Gentils à pratiquer le judaïsme. Ce sont ceux-là que Fauste mentionne sous le
nom de Symmaquiens ou de Nazaréens. On en trouve encore de nos jours, quoiqu’en
très-petit nombre » (Augustin Contra
Faustum 14:17)
Dans ces passages, il est reproché aux nazaréens, qui prêchaient le
salut par la Loi, d’avoir désobéi aux apôtres. Cette accusation prétend se
fonder sur le 15è chapitre des Actes, où il est fait mention d’un concile à
Jérusalem dont le but était de régler un litige né à Antioche opposant Paul et
« certains hommes venus de Judée », lesquels enseignaient que les non-Juifs
devaient se faire circoncire et observer la Torah pour être sauvés (Actes
15:1). Il y eut, selon les Actes, lors de ce concile, d’un côté le « parti des
Pharisiens qui avaient cru » qui demandèrent à ce que les nouveaux convertis
adhèrent à la Torah et, de l’autre, le parti de Paul qui s’opposa à leur
requête. Les Actes, selon la lecture habituelle qui en est faite, présentent
Pierre et Jacques comme s’étant rangés du côté Paul. David Anderson, paulinien radical et
anti-jacobien, remarque cependant :
« Jacques ne dit pas clairement que les Gentils n’ont pas à se
circoncire pour être sauvés […] Jacques ne nie pas qu’ il autorisa les hommes à
l’origine du trouble à aller à Antioche […] Le mieux qu’ il puisse dire c’est
qu’ il ne leur a pas dit de dire ce qu’ ils ont dit […] En ne niant pas explicitement que « si vous n’êtes pas circoncis selon le rite de
Moïse, vous ne pouvez être sauvés », il est évident que cette position était
populaire au sein de l’Eglise de Jérusalem […] La lettre ne dit pas que les
envoyés de Jacques ont menti. Elle dit juste que Jacques ne leur a pas dit de
dire ce qu’ils ont dit. En fait, la lettre ne présente même pas fidèlement le
problème […] Elle ne rapporte pas fidèlement ce que les hommes ont dit. Les
représentants de Jacques dirent : « Si vous n’êtes pas circoncis selon le rite
de Moïse, vous ne pouvez être sauvés » (Actes 15 :1). La lettre rapporte : «
Vous devez être circoncis et garder la Loi » (Actes 15 :24). La lettre est un
maquillage des faits, pas une solution »
( Les deux voies de l’Eglise du premier siècle, chapitre 8 )
Il est intéressant de voir que même les théologiens chrétiens du
courant dominant admettent que le décret d'Actes 15 n'a rien à voir avec la
question du salut. Citons entre autres :
« Rien ne dit que ces quatre lois devaient être imposées comme étant
nécessaires au salut. Il est simplement dit aux destinataires de la lettre
qu'ils feront bien s'ils observent le décret. Et nous ne pouvons pas interpréter
εὖ πράξετε (vous ferez bien) comme σωθήσεσθε (vous serez sauvés) » (William Robert
Nicholl, The Expositor's Greek New Testament)
« Ces exigences ont peut-être été conçues pour faciliter les relations
sociales entre chrétiens juifs et non juifs. Certaines pratiques païennes
offensaient particulièrement les Juifs et, si ces pratiques étaient
abandonnées, les chrétiens juifs auraient le sentiment qu'un obstacle empêchant
la fraternité à la table et d'autres
choses avec leurs frères non-juifs a été enlevé » ( F.F. Bruce : Paul
apôtre de l'Esprit libre p. 185 )
Jacques ne croyait évidemment ni en la doctrine
de la Sola Fide ni en l'abrogation de la Torah (Actes 20:20-21). L’on peut au
moins retenir de l'explication des théologiens chrétiens le fait que Jacques n’
avait le salut de quiconque à l’esprit lorsqu’il promulgua ces quatre
lois. Lorsqu’il affirme qu’il n’est pas
nécessaire de prescrire plus aux Gentils, Jacques ne veut ainsi pas dire que les Gentils n'ont pas à observer plus en
vue de leur salut, mais qu’ il ne faut pas leur en imposer davantage comme
condition préalable avant de les accueillir au sein de la communauté et de
s’associer pleinement avec eux. Relevons
à ce propos dans le commentaire de David Anderson dont on a repris ci-dessus un
extrait :
« Jésus-Christ a-t-il sauvé les Gentils ou ne sont t-ils pas sauvés car
n’étant pas circoncis ? Jacques n’aborde pas la question, mais continue en
disant : « mais qu'on leur écrive de s'abstenir des souillures des idoles, de
l'impudicité, des animaux étouffés et du sang » (Actes 15 :20). Il donne alors
la raison pour laquelle il décida d’écrire ces édits : « Car, depuis bien des
générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu'on le
lit tous les jours de sabbat dans les synagogues » (Actes 15 :21). En d’autres
termes, les Gentils seront certains d’entendre parler de Moïse dès qu’ils
seront convertis » (Ibid.)
En un mot, les lois énumérées en Actes 15 ne sont qu'une
concession accordée aux croyants issus des nations qui considéraient la Torah comme un fardeau. L'on ne peut pas non plus dire qu'il s'agit des lois noahides dès lors que ni le nombre ni le contenu de la liste ne correspondent aux préceptes noahides.
Déjà au 4è siècle, Marius Victorinus, dans son commentaire sur l’épître
aux Galates, écrivit à l'instar de David
Anderson :
« Jacques n’est pas un Apôtre mais un hérétique (…) Car Jacques le
frère du Seigneur, étant l’auteur des Symmaquiens, fut le premier à Jérusalem à
maintenir qu’il devait accepter ceci : prêcher Christ et vivre comme les Juifs,
faisant tout ce que la Loi des Juifs commande, c’est-à-dire tout ce que les
Juifs ont compris qu’ils devaient observer »
Paul, dans sa version, rapporte d'ailleurs qu’une dispute éclata juste
après le concile :
« Mais lorsque Képhas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce
qu'il était répréhensible. En effet, avant l'arrivée de quelques personnes
envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens; et, quand elles furent
venues, il s'esquiva et se tint à l'écart, par crainte des circoncis. Avec lui
les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabé même fut
entraîné par leur hypocrisie. Voyant qu'ils ne marchaient pas droit selon la
vérité de l'Evangile, je dis à Képhas, en présence de tous: Si toi qui es Juif,
tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi
forces-tu les païens à judaïser? » (Galates 2:11-14)
L'exégèse chrétienne prétend que ces hommes ne bénéficiaient pas du
soutien des apôtres restés à Jérusalem.
Vu cependant le statut et l’influence que Pierre avait dans l’assemblée
(Galates 2,9), il n’aurait certainement pas craint de simples fidèles. Ces
propos de Paul n’ont de sens que si les « hommes de la part de Jacques »
agissaient au nom d’une autorité supérieure crainte par Pierre et qui ne
pouvait être, comme l’indique Paul, que Jacques, le président de l’Eglise de
Jérusalem.
Paul aurait, si nous l’en croyons, ensuite adressé à l’Apôtre Pierre
une réprimande dans laquelle il insiste sur l’idée que « nul homme ne sera
justifié par les œuvres de la Loi » (Gal 2,15-21). Cela n'a de sens que si
Pierre, contrairement à Paul, enseignait aux Gentils que l’homme est justifié
par les œuvres de la loi en plus de la foi, d’où la « réprimande » que lui
adressa Paul.
Il est intéressant de voir que la position que Paul attribue aux piliers de l’Eglise de Jérusalem rejoint en tout point celle
de la Didaché, un texte ancien qui se présente comme ayant été écrite sous la
dictée des apôtres. L’on peut y lire :
« Veille à ce que nul ne te détourne de ce chemin de l'Enseignement,
car celui-là t’enseigne en dehors de Dieu. Si tu peux porter tout entier le
joug du Seigneur, tu seras parfait ; sinon, fais du moins ce qui est en ton
pouvoir. Quant aux aliments, prends sur toi ce que tu pourras, mais
abstiens-toi complètement de ceux offerts aux idoles, car c’est un culte aux
dieux morts »
L’identification de la Torah au joug de Dieu est récurrente dans la
littérature juive ancienne. On retrouve déjà l’expression dans la Sagesse de
Ben Sira:
« Mettez votre cou sous le joug, que vos âmes reçoivent l'instruction,
elle est tout près, à votre portée » (Ben Sira 51,26 cf Deutéronome 13:11-13)
Nous lisons de même dans la Mishnah :
רבי נחוניא בן הקנה אומר: כל המקבל עליו עול תורה מעבירין ממנו על מלכות ועל
דרך ארץ. וכל הפורק ממנו עול תורה, נותנין עליו על מלכות ועל דרך ארץ
« Rabbi Ne’hounia ben Haqanah dit : « Celui qui
accepte le joug de la Torah se trouve affranchi du joug de l’État et du joug du
joug du gagne-pain. Mais celui qui rejette le joug de la Torah, se voit imposé
le joug de l’État et du joug du gagne-pain. » ( Pirqé Avoth 3,5 )
אמר רבי יהושע בן קרחה: למה קדמה שמע לוהיה אם שמוע? אלא כדי שיקבל עליו עול
מלכות שמים תחילה, ואחר כך יקבל עליו עול מצות
« Rabbi Yéhoshou`a ben Qor’hah dit : Pourquoi le verset «
Ecoute Israël, l’Eternel est notre Dieu, l’Eternel est Un » précède « Et
si vous écoutez mes commandements » ? Pour que l’on accepte d’abord le joug de
la royauté Céleste et ensuite le joug des commandements » . (Mishnah Bérakhoth
2,2)
Dans le traité Guérim, « adopter le joug de Dieu » désigne la conversion
au judaïsme :
אם אמר איני כדאי ליתן צוארי בעול מי שאמר והיה העולם ברוך הוא, מקבלין אותו
מיד
« S’il (le converti potentiel)
affirme: Je ne mérite pas de mettre mon cou sous le joug de Celui qui fit le
monde par sa parole, Béni soit-il, on l’accepte immédiatement » (Guérim 1,2)
Paul, dans ses lettres, appelle pareillement la Torah « un joug »
(Galates 5:1). Cette expression apparaît également dans le livre des Actes pour
se référer à la Loi de Moïse (Actes 15:10 cf 15:5 ). Nous comprenons que pour
les auteurs de la Didaché, la perfection pour le croyant issu du paganisme
consiste en l'acceptation du joug des commandements et en l'obéissance à toute
la Loi. Ce qui sous-entend que ceux qui ne se sont pas engagés à accepter le
joug de la Torah entière, pour eux trop lourde, et qui n'obéissent pas encore à
toutes les lois, mais auxquels il est néanmoins recommandé d’observer ce qu'ils
peuvent parmi les commandements, sont imparfaits. La prohibition d'aliments
offerts aux idoles est perçue comme le strict minimum à ne jamais outrepasser
en matière de loi diététique. L'observation de toute la Loi, pour le gentil qui
croit, est, en un mot, l'idéal vers lequel il faut tendre.
Ce n'est pas tout :
« Que personne ne mange et ne boive de votre repas communal, si ce
n’est les baptisés au nom du Seigneur, car c’est à ce sujet que le Seigneur a
dit : ne donnez pas ce qui est saint aux chiens.» (Didaché 9)
Or, d'après Didaché 7, une personne n'est baptisée qu'après avoir été
enseigné tout ce qui précède La Didaché interdit donc aux croyants de partager la table de ceux qui
ne se sont pas engagés à observer les
commandements. C’est qui explique pourquoi Pierre refusa de manger avec les
gentils qui refusaient de « judaïser » (Galates 2:10-15 )
Pour avoir une image complète de la position de la Didaché sur le
sujet, il convient de considérer également le passage suivant :
« Veillez sur votre vie. Ne laissez ni s’éteindre vos lampes ni se
détendre la ceinture de vos reins, mais soyez prêts car vous ignorez l’heure où
notre Seigneur viendra. Assemblez-vous fréquemment pour rechercher ce qui
intéresse vos âmes, car tout le temps de votre foi ne vous servira de rien, si
au dernier moment vous n’êtes devenus parfaits. » (Didaché 16,2)
Si « tout le temps » de la « foi » des non-juifs qui ont observé les
commandements ne leur « servira » que s'ils deviennent « parfaits » avant le «
dernier moment » et si la perfection correspond à la soumission à tous les préceptes de la Loi, l'on comprend que même si les croyants issus du paganisme
peuvent, dans un premier temps, n’observer la Torah que sélectivement et
avancer progressivement dans la pratique de la Loi, il n'en demeure pas moins qu'ils
devront devenir des Prosélytes complets d’ici la Parousie s’ils veulent bénéficier de la
récompense accumulée et être sauvés. Ceci rejoint ce qu'enseigne le Talmud de Jérusalem, dans le traité Yévamot 44a que l'on a vu dans la troisième partie, qui donne à comprendre l'adoption de la Loi comme un cheminement et le statut de guer toshav comme une transition. Certes, la tradition talmudique enseigne que le statut de guer toshav n'existe que lorsque le Jubilé est applicable (Talmud de Babylone, `Arakhin 29a). Il ne faut cependant pas perdre de vue que le Jubilé était, pour certains sages et les esséniens encore en vigueur pendant l'ère du second Temple (cf. Rabbénou Tam, Tossafot Guittin 36a ; Manuel de Discipline 10:8-9). Il semble que les craignant Dieu des synagogues de la Diaspora correspondaient à ce type de prosélyte là. Quoi qu'il en soit, la tradition de Pierre, lequel s’est rangé du côté de Jacques qui était l'autorité suprême (Galates 2:9-21), est claire :
« Si un étranger pratique la
Loi, il est juif, et s'il ne la pratique pas, il est grec. Car le juif croit en
Dieu et pratique sa Loi [...] Mais celui qui ne pratique pas la Loi est
manifestement un déserteur en ce qu'il ne croit pas en Dieu ; et n'étant par
conséquent pas juif, mais un pécheur, il reçoit les souffrances décrétées comme
une punition aux pécheurs » (Hom 11:15)
« Nous te montrerons qu'en naissant de nouveau, en changeant tes
origines, et en vivant selon la Loi, tu obtiendras le salut éternel » (Hom
Ps-Cl 19:23)
« Lorsqu'ils voient les êtres
qui leurs sont chers tomber malade, ou emmenés sur un chemin qui mène à la
mort, ou endurant n'importe quelle autre épreuve, ne se lamentent-t-ils pas à
cause d'eux ou ne les prennent t-ils pas
en piété ? De ce fait, s'ils croient réellement qu'un feu éternel attend ceux
qui ne croient pas en Dieu, ils ne cesseraient pas d'admonester [les êtres qui
leurs sont chers], ou d'être saisis d'une grande détresse pour ceux-là, qui
sont des infidèles, s'ils le voyaient insubordonnés et s'ils sont certains que
le châtiment les attend. Mais maintenant, je vais convoquer l'hôte [Mattidie,
une non-juive] et la questionner pour voir si elle accepte intentionnellement
la Loi qui est proclamée à travers nous » (Hom Ps-Cl 13:10)
En référence à l'épisode relaté en Mt 15:21-24, les Homélies précisent
que si Jésus accepta de guérir la fille de la syro-phénicienne, ce n’est pas
parce qu’il changea d’avis, mais parce que la mère et la fille acceptèrent le
joug de la Torah et abandonnèrent leur statut de Gentils :
« Il y a parmi nous une syro-phénicienne nommée Justa, de race
cananéenne, dont la fille souffrait d’une maladie grave. Elle vint criant vers
notre Seigneur, le suppliant de guérir sa fille. Mais lui, alors que nous aussi
lui avons demandé, dit : « Il n’est pas permis de guérir les Gentils, qui sont
semblables aux chiens en raison de leurs aliments et leurs actes ; la table
dans le royaume a été donnée aux enfants d’Israël ». En entendant cela, elle supplia de prendre part comme les chiens aux miettes qui tombent de cette table et
elle changea son état antérieur en vivant comme les fils du royaume et obtint
ainsi la guérison qu’elle avait réclamée pour sa fille. En effet, il ne
l’aurait pas guéri si elle est restée gentille et si elle persistait dans sa
conduite de vie, car il n'est pas permis de la guérir en tant que païenne.
Ayant adopté un mode vie conforme à la Torah, avec sa fille elle fut chassée de
sa maison par son mari, les sentiments duquel étaient opposées aux nôtres
» (Hom Ps-Cl 2:19)
Les Hom 13:7 appellent ainsi Justa « prosélyte des Juifs ». Comme la
Didaché, les Hom 13:4:3-5 enseignent qu'il est interdit de manger avec les
gentils qui n'acceptent pas la Torah :
« Pierre commença alors à lui parler de la piété véritable en lui
disant : « Je veux que tu saches, ô femme,
la manière de vivre que nous impose notre Religion. Nous adorons un seul
Dieu, lequel créa le monde que tu vois, et nous gardons sa Loi, qui nous enjoint
premièrement de l’adorer lui seul et de sanctifier son Nom, d’honorer nos
parents, d’être chaste et de vivre pieusement. En plus de ceci, nous ne vivons
pas avec tout le monde sans distinction, et nous ne mangeons pas à la même
table que les gentils, parce que nous ne pouvons même pas manger avec eux à
cause de l’impureté de leur vie. Mais quand nous les avons convaincus de penser
et d’agir selon la vérité, et que nous les avons baptisés avec une invocation
trois fois bénie, alors nous mangeons avec eux. Même s’il s’agit d’un père,
d’une mère, d’une épouse, d’un enfant, d’un frère ou de toute autre personne
nous montrant naturellement de la tendresse, nous n’osons pas manger avec car c’est avant tout
notre culte qui nous fait agir ainsi. » (Hom Ps-Cl 13 : 4 : 3-5)
D'après l'épître de Pierre à Jacques , Pierre prêchait la Torah parmi les païens :
« Car certains parmi les nations ont rejeté la prédication conforme à la Loi qui était la mienne, pour adopter un enseignement contraire à la Loi, les sornettes de l’homme ennemi. Et cela, de mon vivant : certains ont entrepris de travestir mes paroles par des interprétations artificieuses pour abolir la Loi, en prétendant que moi-même, je pensais ainsi, même si je ne le proclamais pas ouvertement. Loin de moi pareille attitude ! Car cela serait agir contre la Loi de Dieu qui a été dite à travers Moïse, et dont Notre Seigneur a attesté l’éternelle validité . Car il a dit « le ciel et la terre passeront ; mais pas un iota ni un signe de la Loi ne passera ». Et cela dit-il pour que tout soit accompli. Mais ces hommes, déclarant connaître, je ne sais comment, mes pensées, entreprennent d'expliquer mes paroles qu'ils entendirent de moi plus intelligemment que moi qui les a dites, racontant à leurs catéchumènes que ceci est ce que j'ai voulu dire, que je n'ai moi-même en effet jamais pensée. Mais si, alors que je suis encore en vie, ils osent me dénaturer ainsi, combien plus ceux qui viendront après moi! » (Pierre à Jacques chapitre 2)
L'Evangile de la circoncision est somme toute non seulement rabbinique
mais aussi apostolique.
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