mardi 31 décembre 2019

Le mashiah ben Yossef selon l'opinion de Maïmonide

Par le Rav Isser Zalman Weissberg 
Traduit de l'hébreu et commenté par Ména'hem le Nazaréen 
(L'intégralité de la version originale est consultable sur ce lien ) 

« Et s’il s’élève un Roi de la lignée de David, érudit dans la Loi, adonné aux commandements comme David son aïeul, selon les préceptes de la Loi écrite et de la Loi orale, qui amène tout Israël à en suivre les chemins et à en fortifier les positions, et qui mène les guerres de Dieu, on présume qu’il est le messie. S’il agit ainsi et réussit, et qu’il reconstruit le Sanctuaire en son emplacement et rassemble les exilés d’Israël, c’est le messie avec certitude » (Lois sur les rois 11 :4)

Maïmonide n’évoque pas le messie fils de Joseph. L’ouvrage `Avodah Tamah, huitième portique, recopié dans le Séfer ha-Liqoutim qui se trouve dans la fin de la Mishneh Torah, édition Frenkel, avance l’explication innovante selon laquelle Maïmonide ne croyait pas qu’il y aurait un messie fils de Joseph. L’auteur s’y étend pour  prouver à partir de nombreux passages du Talmud que les Sages de mémoire bénie n’ont rien reçu qui fasse consensus dans la tradition au sujet du messie fils de Joseph.

Cela n’est cependant pas recevable puisque le messie fils de Joseph est bien évoqué dans le Talmud, dans le Zohar, dans les écrits des Guéonim et des Rishonim comme des Aharonim comme une tradition solide et indisputée. Le Talmud, traité Soukkah 52b, explique que   le verset en Zacharie 2 :2 (« et j’ai vu quatre ouvriers ») concerne le messie fils de Joseph, le messie fils de David et d’autres. Cependant, nous ne trouvons aucune interprétation alternative de ce verset dans les écrits des Sages. C’est ce que montrent également les commentaires des Tossafoth sur Erouvin 43b. Les Tossafoth contestent les mots «  je serais naziréen le jour où viendra le fils de David », par la question : «  le messie fils de Joseph ne viendra-t-il pas avant » ? Ils n’expliquèrent pas ce passage comme voulant dire que le messie fils de Joseph ne viendra pas.

Nous reproduirons un par un ci-après les arguments avancés par l’auteur de la `Avodah Tamah.

Talmud de Babylone, Soukkah 52a : « Le pays sera dans le deuil, chaque famille séparément - Zacharie 12:12 -. Rabbi Dosa dit: c’est le deuil du Messie fils de Joseph. Nos rabbins disent : c’est le deuil du penchant au mal ». L’auteur a tenté de montrer à partir de ce passage que le sujet était controversé et que les tenants de l’opinion selon laquelle ce verset concerne le penchant au mal maintenaient qu’il n’existait aucune source qui évoque le messie fils de Joseph.

Cette conclusion ne s’impose cependant pas. En effet, l’idée du messie fils de Joseph trouve sa source dans la Tradition, comme l’a affirmé le Ramba״n dans le séfer haguéoulah, et non dans l’Ecriture. Au contraire, c’est parce que nous avons une tradition à ce sujet que les Sages pensèrent que le verset en parle, et non l’inverse. Cependant, il est difficile d’interpréter de la sorte ce verset selon le sens littéral. La raison pour laquelle certains interprétèrent ce verset en rapport au mauvais penchant est la suivante : Il apparaît, dans la suite du texte, que ce verset évoque ce qui se passera après la rédemption qu’apportera le messie fils de David, ainsi qu’il y est dit : « Et je répandrai sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce etc. Et ils regarderont vers moi, à cause de celui qu’ils ont percé ».Or, HaShem aura déjà jugé l’armée de Gog et de Magog, comme l’explique tout le passage qui précède. De plus, cela se passera après l’avènement du messie fils de David.  Par conséquent, pourquoi encore pleurer sur le messie fils de Joseph ? D’ailleurs, selon la tradition que rapporte le Rav Hay Gaon dans sa célèbre responsum (cf. Otsar Haguéonim sur Soukkah 52b), les lamentations pour le messie fils de Joseph auront lieu après son exécution, lors de la période de grande détresse et d’épreuves, et non après l’avènement du messie fils de David. Au contraire, même !  Selon la tradition que rapporte le Rav Hay Gaôn, le messie fils de Joseph sera ressuscité par le messie fils de David. Cela ne prouve cependant pas que la raison pour laquelle   ceux qui croyaient que ce verset concerne le penchant au mal dirent cela est parce qu’ils n’estimaient pas qu’il y aurait un messie fils de Joseph.

Il est encore rapporté dans le même endroit par l’auteur de la `Avodah Tamah que rabbi `Aqivah et les Sages de sa génération ont pensé que Bar Kokhba était le messie et que pareillement, le Saint Béni Soit-Il voulut faire de Hizqiahou le messie (Sanhédrin 94b). Or, il n’y avait pas eu, aux temps de rabbi `Aqivah et de Hizqiahou, de messie fils de Joseph.  

Mais là encore, cela ne pose aucune difficulté, puisque le rav Sa`adyah Gaon a écrit dans « Emounoth vé-dé`oth », chapitre 48, paragraphe 5, que l’avènement du messie fils de Joseph correspond à la rédemption « en son temps » et non lorsque celle-ci est avancée. Par conséquent, aux temps de Hizqiahou et de rabbi `Aqivah, qui ont vécu avant le temps fixé, il n’était pas obligatoire que le messie fils de Joseph vienne [...] 

L’auteur se fonde également sur le traité Sanhédrin 98a (« le fils de David ne viendra pas jusqu’à ce que le royaume insignifiant cesse en Israël » et : « le fils de David ne viendra pas jusqu’à ce que tous les juges et les officiers cessent en Israël ») et sur de nombreux passages de la littérature des Sages qui affirment qu’Israël traversera une phase d’abaissement avant l’avènement du messie fils de David ; ce qui montre qu’Israël ne vivra pas sous la domination du messie fils de Joseph avant l’avènement du messie fils de David.

En effet, nous avons déjà évoqué que dans les écrits du Rav Hay Gaon, le messie fils de David ne viendra pas immédiatement après le messie fils de Joseph et qu’il y aura une période de malheurs et de souffrances après la mort du messie fils de Joseph. Il n’y a, par conséquent, aucune contradiction puisqu’après la mort du messie fils de Joseph, les enfants d’Israël traverseront effectivement une phase d’abaissement.

En somme, les propos de l’auteur de la `Avodah Tamah, lequel affirma que la raison pour laquelle Maïmonide n’évoqua pas le messie fils de Joseph est parce qu’il fut d’avis qu’il n’y aura pas de messie fils de Joseph, sont irrecevables puisqu'on ne retrouve dans la littérature des Sages aucune opinion qui n’admet pas la tradition du messie fils de Joseph. [ … ]

En réalité, le fond de la difficulté avec les propos de Maïmonide ne réside pas dans le fait qu’il ne mentionne pas le messie fils de Joseph […] mais dans le fait qu’il attribue des choses qui ont été dites au sujet du messie fils de Joseph au messie fils de David.  Il affirme que le messie fils de David « mènera les guerres de Dieu », c’est-à-dire, en des termes simples, qu’il  combattra en vue de la délivrance d’Israël de la main de ses ennemis comme le déclare la Bible et selon ses propres mots dans le chapitre 1, halakhah 8, et dans le chapitre 4, halakhah 10. Or, cela concerne le messie fils de Joseph. On ne voit pas, en effet, le messie fils de David participer à des guerres. L’on perçoit du livre d’Ezéchiel, de Zacharie et de nombreux passages bibliques que la victoire sur Gog et Magog   sera l’œuvre de Dieu, lequel agira d’une manière miraculeuse.  Voir le Midrash Ta’nhouma, après le chapitre 12: «  Dans ce monde, vous avez été sauvés par des êtres humains ; en Egypte par Moïse et Aaron etc. Mais dans le futur, c’est Moi-même qui vous sauvera ». Lorsqu’il est écrit au chapitre XI d’Isaïe au sujet du messie fils de David qu’ « il frappe la terre de la verge de sa bouche, et du souffle de ses lèvres donne la mort à l’impie », cela se réfère à un pouvoir miraculeux, comme expliqué par le Targoum et les commentateurs. Mais il ne vaincra pas  au moyen de guerres. Les guerres ne sont évoquées qu’en rapport avec le messie fils de Joseph, comme nous pouvons le voir dans le Bereshith Rabbah 45:6 et 98 :2, le Targoum Yonathân sur Exode 40:11, en de nombreux passages des midrashim tardifs et dans la responsum du Rav Hay Gaon citée plus haut. Pourquoi donc Maïmonide attribue-t-il ces guerres au messie fils de David ?

Pareillement, ce qui a été dit au sujet du messie fils de David, comme quoi celui-ci préparera Israël pour la rédemption en amenant tout Israël à marcher dans les voies de la Torah, concerne, comme l’a expliqué le Rav Sa`adyah Gaôn qui s’est étendu là-dessus,  le messie fils de Joseph. Qu’est ce qui a donc amené Maïmonide à attribuer cette tâche au messie fils de David ? […]

Il convient encore de remarquer ce qu’a écrit Maïmonide : « S’il n’a pas réussi jusqu’ à ce stade or s’est fait tuer, alors ce n’est pas le rédempteur promis par la Torah. Il devra plutôt être considéré comme tous les autres rois droits et intègres de la maison de David ». Or, nous avons une tradition selon laquelle c’est le   messie fils de David qui rétablira la royauté davidique. Lorsqu’il sera clair que l’individu de la maison de David qui s’est levé et qui a été considéré comme le messie ne l’était pas, pourquoi alors devra-t-on le considérer comme l’un des rois de la maison de David ? […]

Selon Maïmonide, le messie n'accomplira ni signe ni prodige pour montrer son identité. De ce fait, il est impossible qu'il puisse, d'une manière naturelle et sans miracle, construire le Temple et rassembler les Israélites dispersés, puisque les Israélites ne l'écouteront bien entendu pas. Il n'est donc pas possible que le messie puisse continuer le processus de rédemption jusqu'à devenir le messie avec certitude d'une manière naturelle. Par contre, la possibilité existe qu'un homme de la maison de David se lève d'une manière naturelle et soit accepté comme roi par une partie d'Israël. Et c'est seulement après qu'il deviendra le messie présumé que les enfants d'Israël l'écouteront afin de construire le Temple et poursuivre le processus de rédemption jusqu'à ce que son identité en tant que messie devienne certaine [ ...] 

Il est apparent de ceci et de ce qui précède, et la chose est simple, que le messie fils de Joseph appartient à la maison de David, comme certains l’ont démontré à partir du Zohar 1 :25  ( : « Le sceptre n'échappera point à Juda, c’est le messie fils de David, ni l'autorité à sa descendance, c’est le messie fils de Joseph, jusqu'à ce que vienne le Shiloh, c’est Moïse » ) et de ce qu’a écrit le Ariza"l dans les Liqoutéi Hasha"s, où l’on retrouve que lorsque le Saint Béni Soit-Il souhaita faire de Hizqiahou le messie, il s’agissait du messie fils de Joseph, et de ce qu’a également écrit le Ariza"l qui affirme qu’il faut, lorsqu’on fait mention du « trône de David ton serviteur » dans la prière, se concentrer sur le messie fils de Joseph afin qu’il ne meure pas. Il n’est cependant pas nécessaire, pour s’en rendre compte, d’aller bien loin puisque dans l’extrait même [de la Mishneh Torah], on voit que le messie fils de Joseph vient en tant que fils de David et se considère lui-même comme le messie fils de David. De même, ceux qui acceptèrent le messie fils de Joseph comme roi le firent parce qu’ils pensèrent qu’il était le messie fils de David. Il y aura, par conséquent, une grande déchirure après son exécution, comme cela est expliqué dans les midrashim et dans la lettre du Rav Hay Gaôn que l’on a mentionné plus haut. Et comment se fait-il qu’il ait pu se tromper au sujet de lui-même, et que ses fidèles firent la même erreur à sa suite en pensant qu’il était le messie fils de David s’il n’appartient pas à la maison de David ? Ce fait est démontré par le sens littéral du verset de Zacharie que l’une des opinions rapportées dans le traité Soukkah estime comme étant  la seule source scripturaire évoquant le messie fils de Joseph[3] : « Et tout le pays sera en deuil, chaque famille de son côté, la famille de la maison de David de son côté […] La famille de la maison de Nathan […] La famille de Siméi » (Zacharie 12 :12). Et s’il n’appartient pas à la maison de David, pourquoi l’Ecriture ne mentionne-t-elle que la famille de David et de Lévi[2], mais pas les familles composant la maison de Joseph ?

Il semble que Maïmonide ait cherché à harmoniser les traditions reçues au sujet du messie fils de Joseph avec le sens littéral des écritures. Le messie fils de Joseph n’est en effet évoqué nulle part dans tout le Tana"kh sauf dans le verset qui dit « Et ils regarderont vers moi etc. », selon l’opinion rapportée dans le traité Soukkah que l’on a cité. De ce fait, le point de vue de Maïmonide est qu’il n’y a qu’un seul messie, mais que celui-ci viendra avant la rédemption dont il débutera le processus en appelant les enfants d’Israël à la repentance[4].   Maïmonide stipule dans les Lois sur la repentance qu'il s’agit de l’une des conditions sine qua non de la rédemption. Il combattra également contre Edom[5], puisque cela fait aussi parti dans la rédemption.  Nous nous trouvons, en effet, dans l’Exil d’Edom et c’est l’annulation d’Edom qui achèvera la rédemption[6].

Néanmoins, il se pourra que le messie ne réussisse pas. Voilà pourquoi un hidoush étonnant nous a été transmis dans la tradition : L’idée du messie fils de Joseph. En effet, le fait qu’il n’ait pas du tout réussi ne signifiera pas que sa désignation en tant que messie ait été une erreur totale ou que cet individu n’a aucun rôle réel dans la rédemption. Au contraire, le règne du messie fils de Joseph constitue une étape réelle dans le processus de la rédemption. Ceci est le fondement de la tradition du messie fils de Joseph : Il se peut qu’avant le messie final, il y aura un autre messie, lequel, même s’il n’est pas le messie conventionnel, est quand même un messie puisqu'il  a été désigné pour prendre part dans le processus de rédemption. Voilà pourquoi son statut halakhique est le même que celui des autres rois de la maison de David, puisque sa mission a été énoncée et transmise d’avance dans la Tradition. 

la raison pour laquelle la tradition le désigne comme le « messie fils de Joseph » est parce qu’il est également rattaché, de par sa mère, à Joseph. Voir le Targoum Yonathân sur Exode 40,11 qui le rattache à Josué et le Zohar Hadash, parashath Balaq 56a qui le rattache  à Jéroboam. La source de son pouvoir contre Edom ne provient pas de son rattachement à David, mais de son rattachement à Joseph, puisque la mission qui lui échoit de combattre et de détruire Esaü jusque dans les fondements de celui-ci résulte de ce qu’il descend de Joseph, comme il est dit dans le traité Bava Batra 123b, où l’on voit que la descendance d’Esaü ne sera livré qu’aux mains de la descendance de Joseph, ainsi qu’il est dit : « Et la maison de Jacob sera un feu, et la maison de Joseph une flamme, et la maison d’Ésaü le chaume, et ils l’embraseront et la consumeront, et il n’y aura point de survivants de la maison d’Ésaü, car l’Éternel a prononcé. » (`Ovadiah 1 :18). De même, cela a été révélé à Rachel et lui a été promis au moyen de l’Esprit Saint comme le dit le Midrash Yélamdénou, repris dans la Torah Shélémah sur Genèse 30,23 («  l’Eternel m’a enlevé mon opprobre »), qu’il enlèvera l’opprobre des enfants d’Israël à la fin de leur Exil[7]. L’appellation de « messie fils de Joseph » n’est cependant pas  du tout d’ordre halakhique[8]. Voilà pourquoi Maïmonide n’évoque pas le fait que cet homme qui sera présumé être le messie (final) est celui que les Sages appellent « messie fils   de Joseph ».

Le Rav Sa`adyah Gaôn a écrit qu’il existera trois possibilités : La première est que le messie fils de Joseph viendra et se fera tuer. La deuxième est qu’il viendra, préparera la voie mais ne se fera pas tuer. Et la troisième est qu’il ne viendra pas du tout. Selon l’opinion de Maïmonide, il n’existera, en réalité, que deux possibilités : S’il ne se fait pas tuer, il deviendra alors le messie fils de David, auquel cas, il n’y aura pas de messie fils de Joseph (en tant que personnage distinct) et la deuxième et la troisième possibilité n’en forment qu’une seule[9].

[...] Nous avons dit que cet extrait du Talmud (Soukkah 52b) montre que les quatre ouvriers sont le messie fils de Joseph, le messie fils de David et d’autres et que cela montre que le messie fils de Joseph et le messie fils de David sont deux individus distincts. Selon Maïmonide, cependant, il se peut que les deux ne soient qu’un seul puisque si le messie présumé (le fils de Joseph) réussit et ne se fait pas tuer, alors il deviendra le messie fils de David. Il convient de signaler que le Talmud se réfère à ce qui a été dit dans le folio a selon lequel le verset qui dit que «  le pays sera en deuil etc. » se réfère au messie fils de Joseph qui a été tué.  Zacharie, qui a vu la mort du messie fils de Joseph, a, par conséquent, également vu quatre ouvriers, dont deux messies distincts : le fils de Joseph et le fils de David.

Il n’est cependant pas obligatoire que cette prophétie se réalise, comme l’a dit Maïmonide dans les lois sur les fondements de la Torah (10 :4) où l’on peut lire qu’une prophétie annonçant un malheur peut être annulée. Or, on sait justement que la  prophétie annonçant la mort du messsie fils Joseph peut être révoquée, comme cela est écrit dans le Zohar et dans les ouvrages du Ariza"l et d’autres, lesquels dirent que la mise à mort du messie fils de Joseph peut être annulée par ses souffrances et par les prières des justes dans chaque génération[10] . C’est de cette manière, selon Maïmonide, qu’il pourra n’y avoir qu’un seul messie et non deux […]

Selon la tradition rapportée par le Rav Hay Gaon et par de nombreuses sources, le messie fils de Joseph sera ressuscité d’entre les morts par le messie fils de David[11]. Il convient ainsi de voir quel sera alors son statut selon Maïmonide[12],   puisque lorsqu’un Roi meurt, il perd son statut de Roi, et que lorsqu’il ressuscite, il devra être couronné de nouveau. Mais puisque le messie fils de David sera déjà là, il ne sera pas nécessaire, bien entendu, de couronner le messie fils de Joseph. Cependant, l’on perçoit de ce qu’a écrit Rashi, lequel a dit au sujet des quatre ouvriers que le messie fils de Joseph et le messie fils de David oeuvrent dans la construction du Temple, que même après l’avènement du messie fils de David, le statut du messie fils de Joseph ne sera pas annulé.  Il en va pareillement de ce qu’a affirmé Rashi, dans son commentaire sur Isaïe 11, mentionné plus haut, lorsqu'il dit que le messie fils de David et le messie fils de Joseph ne se jalouseront pas (commentaire de Rashi sur Isaïe 11), que les deux existeront à la même époque. Et puisqu’il ne peut y avoir deux rois en fonction, comme le dit l’Ecriture en Ezéchiel 37 ( : « et un seul roi sera le roi d’eux tous … et mon serviteur David sera leur roi, et leur seul pasteur pour eux tous »), les choses seront comme l’a dit le Ra’avad, dans sa glose sur les Lois sur le rois : «  Il est évident que si Jéroboam était un roi valide et que ses fils étaient valides, la royauté n’aurait pas été enlevée de sa descendance, comme il est dit : Comme l’Empereur et son vice régent »

Il s'agit là d'un hidoush important, puisqu’après l’avènement du messie fils de David, le messie fils de Joseph gardera son titre de roi. C'est le sens obvie du  passage du Talmud de Babylone, Sanhédrin 98b,  auquel se réfère le Ra’avad : «  Dans le futur, le Saint Béni Soit-il établira pour eux un autre David … Comme l’Empereur et son vice régent ». Selon Rashi, le sens obvie en est qu’un homme de la maison de David secondera le messie Roi[13]. C’est également l’interprétation qu’en a fait le Mahara"l et le Rabbi de Loubavitch dans les Liqoutéi Shi’hoth, huitième partie, et dans les Shive`im panim la-torah. Il est fort étonnant que l'identité et le rôle de ce vice roi n'aient été expliqués nulle part. Cependant, il est fort probable qu’il s’agisse du messie fils de Joseph après sa résurrection. C’est le sens obvie de la prophétie d’Ezéchiel au sujet du messie fils de Joseph et du messie fils de David : « Puis tu les joindras l'un à l'autre pour ne former qu'un même bois, et ils seront unis dans ta main » (Ezéchiel 36,17). En d’autres termes, après la rédemption, le messie fils de Joseph et le messie fils de David seront ensemble les guides d’Israël, mais le messie fils de Joseph se soumettra au messie fils de David et servira en tant que vice-roi. Cela est analogique à Moïse et à Aaron puisque quand bien même le roi était Moïse, l’on voit en de nombreux endroits qu’Aaron participa à la guidance de l’assemblée d’Israël. Voir notamment ce qu’a écrit le Mahara"l dans le Nétsa’h Yisra’el, chapitre 52, où l’on peut lire que comme la délivrance d’Egypte, laquelle s’est faite par l’entremise de deux individus, qui sont Moïse et Aaron,  il en sera de même la délivrance future. Seulement, il a écrit qu’il s’agit du messie fils de David et d’Elie. Selon ce qui a été développé, cependant, il s’agit du messie fils de Joseph et du messie fils de David.

Commentaires de Ména’hem le Nazaréen

     [1] D’autres sources  en parlent également. D’après le Talmud de Babylone, lorsque le fils de Joseph suppliera  Dieu de le ramener à la vie, Dieu lui répondra : «  David ton père a déjà prophétisé te concernant etc. » (Soukkah 52a). La Pesiqta Rabbati (162)  appelle le messie fils de Joseph « fils de David » et appuie, comme d’ailleurs le midrash tehilim sur Psaume 16, la croyance selon laquelle le messie souffrira et mourra sur un extrait  des Psaumes qui concerne David ; ce qui n'a de sens que si le messie souffrant est rattaché à David.

    [2] Il est intéressant de voir que d’après les Evangiles, Joseph appartenait à la maison de David et Marie à celle de Lévi (Luc 1:36).

    [3]  Le 53è chapitre du livre d'Isaïe, selon le Talmud et les midrashim, en parle aussi. Cependant, l’interprétation selon laquelle le peschat évoque le messie a vite  laissé place à l’idée qu’il s’agit d’Israël, reléguant l’interprétation messianique au rang de simple Drash.

    [4] « Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.  »  (Matthieu 4:12, Marc 1:15) 

   [5] Yeshou`a, qui a purifié le Temple et s’est opposé aux pouvoirs établis, s’est fait exécuter par l’occupant romain comme un fomenteur de troubles. L’écriteau sur la croix porte le chef d’accusation pour lequel il a été tué : « Yéshou`a le nazaréen, Roi des juifs ».  Les Evangiles relatent en effet que Yeshou`a a été acclamé comme  messie par une partie du peuple au moment de son entrée triomphale à  Jérusalem (Matthieu 26:39).

   [6] Le Midrash intitulé Aggadath Mashiah (Beth ha-midrash 3 :141 ) et la Responsum du Rav Haay Gaon sur la rédemption  situent le dévoilement du messie fils de Joseph en Galilée. Les Evangiles relatent de même que Yeshou`a débuta son ministère en Galilée (Matthieu 4:12-17) 

   [7] L'on peut aussi lire dans le Beth Ha-midrash 6,81 : « Que l’Eternel m’ajoute un autre fils (Genèse 30:24), un dernier fils pour le monde. De là, nous savons que l’oint de la guerre sera issu de Joseph, puisqu’il est dit : car Dieu m’a ajouté un autre fils (Genèse 4:25), car le Messie à venir sera issu de lui. Dieu a enlevé mon opprobre (Genèse 30:23), elle a prophétisé que le Messie sera issu d’elle » וסף ה׳ לי בן אחר (ברשית ל׳ כ׳׳ר) בן אחרונו של עולם מכאן שמשוח מלחמה עתיד לעמוד מיוסף שהוא אומר כי שת לי אלהים זרע אחר (ברשית ד'כ״ה) שמשיח עתיד לעמוד ממנו. אסף אלהים את הרפתי (שם) נתנבאית שמשיח עומד ממנה. Le mot « messie », quand il n’est suivi d’aucun qualificatif, désignant toujours  le mashiah ben David dans la littérature rabbinique,  l’on doit comprendre que le messie fils de David sera issu de Joseph ; chose qui ne s’explique, effectivement, que si l’on admet que le messie sera issu de Joseph, par sa mère, et de David, par son père.  Relevons aussi dans le Targoum Yonathân sur Exode 40,11 : « Et tu oindras la cuve et sa base, et tu la sanctifiera pour Josué ton serviteur qui est le chef du Sanhédrin de son peuple, par la main duquel la terre d'Israël sera divisée, et pour le messie fils d'Ephraïm issu de lui,  par la main duquel la maison d'Israël, dans le futur, vaincra Gog et il viendra en aide aux Israélites à la fin des jours »ותרבי ית כיורא וית בסיסיה ותקדש יתיה מטול יהושע משומשנך רבא דסנהדרין דעמיה דעל ידוי עתידה ארעא דישראל למיתפלגא ומשיחא בר אפרים דנפיק מיניה דעל ידוי עתידין בית ישראל למנצחא לגוג ולסיעתיה בסוף יומיא. Or, comme l’a déjà montré l’auteur, la victoire sur Gog et Magog est appliqué en Isaïe chapitre 11 et dans d’autres sources au messie fils de David.  La seule explication plausible à cela est que le messie fils de David est également « issu » de Josué.  L’appellation de « fils de Joseph » appliqué au messie ne  semble néanmoins pas tant exprimer son ascendance joséphite probable que le fait qu’il a été préfiguré par Joseph, le prototype biblique du juste qui souffre.  Le Tana"kh atteste d'une utilisation analogue du vocable «  ben » בן lorsqu'on y lit entre autres que Youval, lequel n'a pas littéralement engendré tous les musiciens, « fut le père de tous ceux qui touchent le violon et les orgues » יובל הוא היה אבי כל־תפש כנור ועוגב (Genèse 4:21).  D’autres textes, plus tardifs, font cependant du messie fils de Joseph un Joséphite de père : « Dans le futur, l’oint de la guerre sera issu de Joseph et le Messie issu de Juda sera plus fort que lui car il est dit (Zacharie 10:5): Et je fortifierai la maison de Juda » לעתיד לבא משוח מלחמה עתיד לעמוד מיוסף ומשיח העומד מיהודה קשה ממנו שנאמר (זכריה י'ו׳) וגברתי את בית יהודה (Beth Hamidrash 6:96). Si le fils de Joseph était également  rattaché à la tribu de Juda de par son père, le contraste établi avec le fils de David n’aurait aucun sens dès lors que les deux messies seraient alors tous deux «  issus de Juda ». 

  [8] Que l’on ne tienne donc pas rigueur aux Nazaréens qui croient que Yeshou`a, qui était d’ascendance davidique, a été ce que les Sages du Talmud appellent « mashiah ben Yossef ». Suivant le même fil de raisonnement, l’exécution du messie fils de Joseph par Gog, telle que rapportée dans les midrashim, n'est qu’une conjecture. En d’autres termes, puisque Maïmonide n’en parle pas, il n’est pas obligatoire, du moins selon Maïmonide, que le candidat à la messianité se fasse tuer par Gog pour être considéré mashiah ben Yossef. A noter ce que le rav Hay Gaôn a dit au sujet des midrashim  :  « Chacun ne faisait qu' exposer ce qui lui venait à l'esprit en tant que possibilité et non en tant que déclaration catégorique » כל אחד דורש מה שעלה על לבו כגון אפשר, ויש לומר, לא דבר חתוך (Otsar ha-guéonim sur Hagigah 14).  

  [9] Voir également ce que dit le Talmud de Babylone, dans le traité Sanhédrin 98a : « Rabbi Yehoshou`a ben Lévi oppose deux versets : Il est écrit d'une part: voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme; (Daniel 7:13). Et d'autre part : Voici, ton roi vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d'une ânesse (Zacharie 9:9). Si les Israélites  sont méritants, il viendra sur les nuages des cieux. S'ils ne sont pas méritants, il viendra sur un âne » רבי יהושע בן לוי רמי כתיב (דניאל ז, יג) וארו עם ענני שמיא כבר אינשאתה וכתיב (זכריה ט, ט) עני ורוכב על חמור זכו עם ענני שמיא לא זכו עני רוכב על חמור. En des termes plus concis, la délivrance se fera soit d’une manière miraculeuse, auquel cas le messie anéantira immédiatement ses ennemis sans même prendre les armes, soit d’une manière naturelle.  Un déroulement naturel n’exclut pas la possibilité que le messie meure.  Voilà pourquoi il est dit dans les Nistarot de-Rashbi, qui enseignent l'ascendance davidique du mashiah ben Yossef, que « si les Israélites ne sont pas méritants, le messie fils d'Ephraïm viendra. S'ils sont méritants, le messie de David viendra » אם לא זכו - משיח בן אפרים בא, ואם זכו - יבוא משיח בן דוד. L’expression « messie fils de Joseph » réitérons-le, se référant au messie dans son état souffrant, le messie pourra donc mourir et échouer. Si, comme l'affirma Shmouel dont l'opinion, selon le Talmud, était minoritaire  « la seule différence entre l’ère actuelle et l’ère messianique est qu’Israël ne sera plus asservi aux nations »אין בין העולם-הזה לימות המשיח אלא שעבוד מלכויות בלבד (Talmud de Babylone, Sanhédrin 99a), en d’autres termes, qu’il ne faut s’attendre à aucun miracle, un autre devra alors prendre la relève dès lors que le premier ne reviendra pas à la vie, auquel cas l’on aura deux messies. Il existe, cependant, une troisième possibilité que Maïmonide, l’éternel rationaliste, n’a pas envisagé : Que le messie qui a été exécuté ressuscite et achève ce qui a été commencé (Talmud de Babylone, Sanhédrin 98a ; Yéroushalmi Bérakhoth 17a, La Barayta dans le traité Soukkah 52a du Talmud de Babylone ; Pesqita Rabbati 161-162, Isaïe 53:8-11). C'est ce qu'impliquent également les textes, comme le Yeroushalmi Soukkah 23b,  qui nomment le mashiah ben Yossef messie tout court;  une appellation dont on sait qu'elle fait référence au mashiah ben David (Samuel Joseph Fünn, Lashon hamiqra ve-hamishnah p. 118). 

   [10] Voilà qui éclaire le récit des Evangiles : « Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi: Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Et il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre: Vous n'avez donc pu veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible.» (Matthieu 26 :39-44 ; Marc 14 :35-39 , Luc 22 :39-44).

  [11] La version du Talmud, plus ancienne, dit que c’est Dieu Lui-même, et pas un homme, qui relèvera le « messie fils de Joseph » qui est aussi fils de David  : « Nos Rabbins ont enseigné: le Saint béni soit-il dira a Messie fils de David, qu'il se révèle rapidement de nos jours, demande-moi et je te donnerais comme il est dit : " Je publierai le décret; l'Eternel m'a dit: Tu es mon fils! Je t'ai engendré aujourd'hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, Les extrémités de la terre pour possession " (Psaume 2:8). Et lorsque le messie fils de Joseph voit qu’il est tué, il lui dira Seigneur de l'univers! Je te demande seulement la vie! Concernant la vie, il lui répondra: " David ton Père a déjà prophétisé te concernant, comme il est dit (Psaume 21:5): Il te demandait la vie, tu la lui as donnée, [Une vie longue pour toujours et à perpétuité] " »תנו רבנן משיח בן דוד שעתיד להגלות במהרה בימינו אומר לו הקב"ה שאל ממני דבר ואתן לך שנאמר (תהילים ב) אספרה אל חוק וגו'אני היום ילדתיך שאל ממני ואתנה גוים נחלתך וכיון שראה משיח בן יוסף שנהרג אומר לפניו רבש"ע איני מבקש ממך אלא חיים אומר לו חיים עד שלא אמרת כבר התנבא עליך דוד אביך שנאמר (תהילים כא) חיים שאל ממך נתתה לו וגו (Talmud de Babylone Soukkah 52a). Si le texte avait voulu signifier que c'est le messie fils de David qui ramènera le fils de Joseph à la vie par la prière, on aurait lu en cet endroit :וכיון שראה שמשיח בן יוסף נהרג  (vekéivan she-ra'ah she-mashiah ben Yossef neherag) et non : וכיון שראה משיח בן יוסף שנהרג  (vekéivan shera'ah mashiah ben Yossef she-néhérag) ; ce qui se traduit : « Lorsque le messie fils de Joseph voit qu’il est tué ».

   [12] Il ne nous semble pas que la question soit pertinente. Maïmonide, en effet, a  été très clair quant à sa position : « Ne penses pas que le messie roi doit accomplir des signes ou des miracles, causer de nouveaux phénomènes dans le monde, ressusciter les morts ou accomplir des tâches de la sorte. Cela n’est pas vrai ! » המשיח צריך לעשות אותות ומופתים ומחדש דברים בעולם או מחייה מתים וכיוצא בדברים אלו שהטיפשים אומרים; אין הדבר כן  (Lois sur les rois 11,3). Et : « On ne doit pas penser qu’l’époque messianique, la nature du monde sera annulée ou qu’il y aura une nouveauté dans l’œuvre du Commencement, mais le monde suivra son cours » אל יעלה על הלב שבימות המשיח, ייבטל דבר ממנהגו של עולם, או יהיה שם חידוש במעשה בראשית; אלא עולם כמנהגו הולך (Lois sur les rois 12,1).   

   [13] Le sens obvie est, au contraire, que le vice-roi est David revividus, tandis que le roi est le Messie son descendant : « Rav Yéhoudah dit au nom de Rav : Le Saint Béni soit-il suscitera pour eux un autre David, ainsi qu'il est dit : Ils serviront l'Eternel, leur Dieu, Et David, leur roi, que je leur susciterai ( Jérémie 30,9 ) - Il n'est pas dit " que j'ai suscité" mais " que je susciterai ". Rav Papa dit à Abbayé, mais n'est t-il pas écrit : " et mon serviteur David sera leur prince pour toujours " ?  Comme l'empereur et son vice régent  » אמר רב עתיד הקדוש ברוך הוא להעמיד להם דוד אחר שנאמר (ירמיהו ל, ט) ועבדו את ה' אלהיהם ואת דוד מלכם אשר אקים להם הקים לא נאמר אלא אקים א"ל רב פפא לאביי והכתיב (יחזקאל לז, כה) ודוד עבדי נשיא להם לעולם כגון קיסר ופלגי קיסר (Talmud de Babylone, Sanhédrin 98b). Rashi, dans son commentaire, ne dit rien au sujet d'un messie fils de Joseph qui secondera le messie fils de David : « Comme l'Empereur et son vice régent - c'est à dire, comme le roi et celui qui le seconde. Le nouveau David sera le roi, ainsi qu' il est écrit : " David, leur roi, que je leur susciterai " et le roi David le secondera comme il est dit : " sera leur prince " et non " sera leur roi " »  כגון קיסר ופלגי קיסר - מלך ושני לו כן דוד החדש מלך כדכתיב ודוד מלכם אשר אקים ודוד המלך שני לו כדכתיב נשיא להם ולא כתוב מלך. L'idée selon laquelle les deux messies régneront ensemble comme roi et vice-roi n’est donc à notre avis  pas talmudique.  

Nous avons, en somme, de bonnes raisons halakhiques de croire que Yeshou`a est au moins le mashiah ben Yossef. Certes, cette idée est rejetée par Maïmonide, lequel croyait que Yéshou`a était un hérétique qui « causa le remplacement de la Torah et qui trompa la majorité du monde à adorer un autre dieu que l’Eternel »זה גרם להחליף התורה ולהטעות רוב העולם לעבוד אלוה מבלעדי ה' (Lois sur les rois 11,4). Matthieu 5:17-20 rapporte cependant que Yéshou`a a dit ne pas être venu pour abolir la Torah et que « tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre » (Matthieu 5,17-20). Il ordonna même à ses disciples d’obéir aux pharisiens « assis sur la chaire de Moïse » ( Matthieu 23 :2-3 ). Il ne s’est pas non plus proclamé être Dieu ou une seconde divinité, mais affirma au contraire  : « Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a de bon que Dieu seul » (Mc 10,18 et  Lc 18,19). Nous pouvons donc écarter comme infondées les accusations calomnieuses que Maïmonide a porté contre Yeshou`a. 

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