Partie 1 : un rabbin nommé Yéshoua
Le christianisme, estiment la plupart des chrétiens, a remplacé le judaïsme et
la Torah a été abolie par Jésus. Il est notable cependant que rien de tel n’a
jamais été enseigné par ni Jésus ni par ses apôtres. Au contraire, Jésus
déclare:
« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la
loi ou les prophètes; Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.
Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront
point, Il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre,
jusqu’à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui supprimera l’un de ces
plus petits commandements, Et qui enseignera aux hommes à faire de même,
sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux; mais celui qui
les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera
appelé grand dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5 :17-19)
Rabbi Jacob Emden, dans son « Resen Mateh »,
affirma en référence à ceci qu’ « aucun de nos sages n’a parlé plus
emphatiquement à propos de l’éternité de la Torah » ואין אחד מחכמינו שדיבר יותר מזה בפה מלא בחיוב קיום נצחי לתורה. Notons qu’il est bien paradoxal
qu’un rabbin juif ait correctement saisi les propos de Jésus et que la
chrétienté, qui se réclame de lui, enseigne encore malgré cette
affirmation plus qu’explicite que Jésus a fondé une nouvelle religion ou
proclama que la Torah n’est plus à suivre. Il conviendrait tout d’abord, afin
de mieux comprendre les passages des évangiles cités par les chrétiens pour
soutenir ce qu’ils avancent, de savoir qui était Jésus et de connaître le
contexte culturel et religieux dans lequel s’enracine son enseignement.
Né au sein d’une famille juive, Jésus ou Yéshoua de
son nom hébreu a été élevé, selon l’évangile de Luc, dans la plus pure
tradition de ses ancêtres. Il fut circoncis le huitième jour après sa naissance et fut porté par ses parents à Jérusalem, « pour être
présenté au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi » (Luc
2 :21-23). Sa famille avait l’habitude d’ « aller chaque
année à Jérusalem, à la fête de Pâque » (Luc 2 :41). Luc rapporte
que Yéshoua, qui n’avait alors que douze ans, fut trouvé au Temple en train de
discuter de la Torah avec des rabbins qui « étaient frappés de son
intelligence et de ses réponses » (Luc 12 :42-51). Paul lui-même ne pouvait
nier que « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la
loi » (Galates 4:4). Même adulte, Yéshoua n’a pas rompu avec son
héritage juif. Il fréquentait la synagogue et continuait à y prier chaque jour
de Shabbath (Luc 4:16, Matthieu 13 :54). Il apparaît même qu’il
participait activement au culte synagogual. Luc nous dit par exemple que
Yéshoua était invité à lire la Haftarah, un passage du livre des prophètes qui
est lu publiquement à la synagogue pendant le Shabbath et les fêtes juives (Luc
4 :16-17). Même sa manière de s’habiller était juive. En effet, il
obéissait au commandement de la Torah prescrivant le port des tsitsioth
(franges) accrochées aux quatre coins des vêtements (Matthieu 9:20, Marc 6:56,
Luc 8:44 cf Nombres 15 :38). En outre, selon le récit synoptique, Yéshoua
dit au lépreux qu’il a guéri d’offrir les sacrifices prescrits par Moïse (Marc 1 :44 , Matthieu 8 :4 et Luc 5 :14).
Comme on peut le voir en Matthieu 5 :17-21, Yéshoua
enseigne le suivi de la Torah. Ainsi, lorsque l’homme riche lui a demandé ce
qu’il fallait faire pour avoir part à la vie éternelle, Yéshoua lui répondit
simplement : « observe les commandements » (Matthieu
19:16-17, Marc 10:17-19, Luc 18:18-20). « Priez », dit
Yéshoua en référence à la tribulation précédant la venue du Fils de l’Homme, « pour
que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat »
(Matthieu 24:10). La loi prescrivant l’observance du Shabbath est donc toujours
en vigueur et le sera encore pendant les temps de la fin. Ceci explique
pourquoi après sa crucifixion, ses disciples « se
reposèrent le jour du sabbat, selon la loi » (Luc 23 :56).
Yéshoua estimait aussi que les porcs et les chiens étaient des animaux impurs
(Matthieu 7 :6), conformément à ce que dit la loi (Lévitique 11). Il
honorait également la loi orale et les traditions pharisiennes, comme en
atteste la tradition synoptique:
« Malheur à vous, Scribes et Pharisiens
hypocrites;
car vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du
cumin;
et vous laissez les choses les plus importantes
de la Loi,
c’est-à-dire, le jugement, la miséricorde et la
fidélité;
il fallait faire ces choses-ci, et ne laisser
point celles-là » (Matthieu 23 :23)
« Mais malheur à vous, Pharisiens;
car vous payez la dîme de la menthe, et de la rue,
et de toute sorte d’herbage,
et vous négligez le jugement et l’amour de Dieu :
il fallait faire ces choses-ci, et ne laisser point
celles-là » (Luc
11 :42)
Notons que « la dîme de la menthe, de l’aneth
et du cumin » se retrouve seulement dans la Torah orale qui a été plus
tard codifiée dans la Mishnah (ma’assérot 4:5) et non dans la Torah écrite qui
ne prescrit que la dîme des « fruits des arbres » et de
la « semence du sol », c'est à dire des graines (Lévitique
17 :30). Ici, Yéshoua ne critique pas la dîme des herbes. Au contraire, il
dit qu’il ne faut « point laisser » ce qui n’est pourtant pas
écrit noir sur blanc dans le Pentateuque. De même, la lecture synagogale
de la Haftarah qu’a effectué Yéshoua « selon sa tradition » n’est
pas une prescription de la Torah, mais une simple tradition pharisienne (Luc
4:16). D’après Matthieu 23 :2-3, Yéshoua aurait prescrit à ses
disciples :
« Les scribes et les pharisiens sont assis dans
la chaire de Moïse.
Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent;
mais n’agissez pas selon leurs oeuvres.
Car ils disent, et ne font pas » (Matthieu 23 :2-3 )
Quelques uns qui trouvent ce texte dérangeant
avancent que selon un manuscrit hébreu de Matthieu, Yéshoua n’aurait jamais dit
à ses disciples d’obéir aux pharisiens. Cependant, comme nous l’avons démontré ailleurs, ce n’est pas ce que dit le texte hébreu
en question et il n’y a aucune de raison de soupçonner que le texte grec ait
été trafiqué à cet endroit. Selon la tradition évangélique ancienne qu’a
reprise l’évangile copte de Thomas, les pharisiens sont ceux qui détiennent la « clé
de la connaissance », c’est à dire la tradition légitime héritée de
Moïse (Thomas 39). Yéshoua adhéra donc à l’interprétation pharisienne de la
loi. Pour reprendre les propos de David Flusser, un chercheur juif : « Les évangiles apportent des preuves suffisantes pour dire que Jésus ne s’est
opposé à aucune prescription de la loi mosaïque écrite ou orale, et qu’il a
même accompli les commandements religieux juifs ».
Non seulement Yéshoua observait la loi comme un
pharisien mais il s’exprime aussi comme un pharisien ainsi que nous allons le
voir par quelques exemples.
Yéshoua :
« Heureux les miséricordieux, car
ils obtiendront miséricorde! »
(Matthieu
5 :7 )
Pharisiens :
« Celui qui est miséricordieux envers
les créatures, miséricorde lui sera faite par les Cieux, tandis
que celui qui n’est pas miséricordieux envers les créatures,
miséricorde ne lui sera pas faite par les Cieux »
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כל המרחם על הבריות מרחמין עליו מן השמים וכל שאינו מרחם על הבריות אין
מרחמין עליו מן השמים
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(Talmud de
Babylone Shabbath 151b)
Yéshoua :
« Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera,
qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal,
à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce
que votre récompense sera grande dans les cieux; car c’est ainsi qu’on a
persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » (Matthieu 5 :12-13 )
Pharisiens :
« Ceux qui sont humiliés
et n’humilient pas, ceux qui sont insultés et ne répondent pas,
ceux qui agissent avec amour et se réjouissent dans les chagrins,
à propos d’eux l’écriture déclare : ceux qui l’aiment sont comme
le soleil quand il parait dans sa force (Juges 5 :31)»
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עלובין ואינן עולבין שומעין חרפתן ואינן משיבין עושין מאהבה
ושמחין ביסורין עליהן הכתוב אומר ואוהביו כצאת השמש בגבורתו
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(Talmud de
Babylone, Shabbath 88b)
Yéshoua:
« Car, je vous le dis en vérité, tant que le
ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un
seul iota (yod) ou un seul trait de lettre » (Matthieu 5 :18)
Pharisiens :
« Si tous ceux qui viennent
dans le monde s’assemblaient pour enlever un Yod, la plus petite lettre, de
la Torah, ils n’y arriveraient pas. De qui l’as-tu appris ? Du Roi Salomon,
car dès qu’il demanda à enlever un Yod de la Torah, son plaignant est monté
[devant la présence de Dieu]. Et qui était le plaignant ? R. Yehoshoua ben
Lévi dit : Le plaignant était le Yod de la Torah. R. Shime’on bar Yo’haï dit
: Le livre du Deutéronome est monté et se prosterna devant le Saint béni
Soit-il, et lui dit : Seigneur de l’univers ! Tu as écrit dans la Torah qu’un
testament en partie aboli est entièrement aboli. Et Salomon cherche à enlever
un Yod de la Torah. Le Saint Béni soit-il lui dit : Salomon et une centaine
de ses semblables périront mais aucun Yod en toi ne sera jamais aboli »
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אם מתכנשין כל באי עולם לעקור יו"ד שהוא קטן האותיות שבתורה, אינן
יכולין. ממי את למד? משלמה המלך, שעל ידי שבקש לעקור יו"ד מן התורה עלה
קטיגורו. ומי קטרג ? ר’ יהושע בן לוי אמר: יו"ד שבירבה קטרג. ר’ שמעון בן
יוחאי אומר: ספר משנה תורה עלה ונשתטח לפני הקדוש ברוך הוא, ואמר לפניו: רבונו
של עולם! כתבת בתורתך דייתיקי, שמקצתה בטלה כולה בטלה, שלמה המלך מבקש לעקור
יו"ד שבתורה! אמר לו הקב"ה: לך הרי שלמה בטל ומאה כיוצא בו,
ויו"ד שבך אינו בטל לעולם
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(Midrash
Rabbah Shir hashirim 5:12)
Yéshoua:
« Quiconque se met en colère contre son frère mérite
d’être puni par les juges; que celui qui dira à son frère: « Raca! »
mérite d’être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira:
« Insensé! » mérite d’être puni par le feu de la géhenne » (Matthieu 5 :22)
Pharisiens :
« Celui qui appellera son
prochain « rasha » (méchant) sera jeté dans le
guéhinom »
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כל מאן דקרי לחבריה רשע, נחתין ליה לגיהנם
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(Zohar Shémot 122a)
« Celui qui fait honte à son
prochain en public n’a pas de part au monde à venir »
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והמלבין פני חברו ברבים אין לו חלק לעולם הבא
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(Mishnah Avot 3 :11)
« Il a été enseigné : si
quelqu’un appelle son prochain « ‘eved » (esclave), qu’il soit
excommunié, « mamzer » (bâtard) qu’il recoive quarante
coups de fouets »
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הקורא לחביריו עבד יהא בנידוי ממזר סופג את הארבעים
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(Talmud de Babylone Qiddoushin 28)
Yéshoua :
« Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et
que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton
offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; puis,
viens présenter ton offrande. » (Matthieu 5 :23-24)
Pharisiens :
« Yom Kippour expie les
péchés qu’une personne a commis envers Dieu, mais pas ceux qu’elle a commis envers
son prochain, jusqu’ à ce qu’elle apaise son prochain »
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יום הכפורים מכפר עבירות שבין אדם לחבירו אין יום הכפורים מכפר עד שירצה חבר
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(Mishnah Yoma 8 :9)
Yéshoua :
« Quiconque regarde une femme et la désire, a commis
un adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5 :28)
Pharisiens :
« Celui qui commet un
adultère avec ses yeux est appelé adultère »
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נואף בעיניו נקרא נואף
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(Midrash Vayikra Rabbah 23 :12)
Yéshoua :
« Si ton œil droit t’offense, arraches-le et
jettes-le de toi, car il est mieux pour toi que l’un des tes membres soient
détruits plutôt que tout ton corps ne soit jeté dans la Géhenne. Et si ta main
droite t’offense, coupes-la et jettes-la de toi, car il est mieux pour toi que
l’un de tes membres soient détruits plutôt que tout ton corps ne soient jette
dans la Géhenne » (Matthieu 5 :29-30)
Pharisiens :
« Rabbi Tarfon dit : que
celui qui touche son membre viril ait sa main coupée sur son ventre. Mais son
ventre sera fendu ! Ont-ils dit à Rabbi Tarfon. Il leur dit : il
est préférable que son ventre soit fendu plutôt qu’il descende dans la
fosse »
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רבי טרפון כל המכניס ידו למטה מטבורו תקצץ אמרו לו לרבי טרפון ישב לו קוץ
בכריסו לא יטלנו אמר להן לא והלא כריסו נבקעת אמר להן מוטב תבקע כריסו ולא ירד
לבאר שחת
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(Talmud de Babylone, Niddah 13b)
Yéshoua :
« Je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le
ciel, parce que c’est le trône de Dieu; ni par la terre, parce que c’est son marchepied;
ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus
par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu » (Matthieu 5 :34-38)
Pharisiens :
« Rav Dimi, le frère du Rav Safra
répéta la tradition tannaïtique: Celui qui prête serment, même s’il a
accompli son serment, est appelé pécheur »
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תני רב דימי אחוה דרב ספרא כל הנודר אע"פ שהוא מקיימו נקרא חוטא
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(Talmud de Babylone Nédarim 77b)
Yéshoua :
« Que votre parole soit oui, oui, non, non; ce
qu’on y ajoute vient du malin. » (Matthieu 5 :37)
Pharisiens :
« Le oui des justes et est un
oui, et leur non est un non »
« Ton oui doit être juste et
ton non doit être juste »
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הצידקים הן שלהן הן ולאו שלהן לאו
הן שלך צדק ולאו שלך צדק
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(Midrash
Ruth Rabbah 7:6 et Talmud de Babylone Baba métsia 49a)
Yéshoua :
« Je vous dis de ne pas résister au méchant. Si
quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre » (Matthieu 5 :39)
Pharisiens :
« Ceux qui sont humiliés
et n’humilient pas, ceux qui sont insultés et ne répondent pas,
ceux qui agissent avec amour et se réjouissent dans les chagrins,
à propos d’eux l’écriture déclare : ceux qui l’aiment sont comme le
soleil quand il parait dans sa force (Juges 5 :31)»
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עלובין ואינן עולבין שומעין חרפתן ואינן משיבין עושין מאהבה
ושמחין ביסורין עליהן הכתוב אומר ואוהביו כצאת השמש בגבורתו
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(Talmud de
Babylone, Shabbath 88b)
Yéshoua:
« Gardez-vous de pratiquer votre justice devant
les hommes, pour en être vus; autrement, vous n’aurez point de récompense
auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l’aumône, ne
sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les
synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes. Je vous le
dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais l’aumône, que
ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse
en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Matthieu 6 :1-3)
Pharisiens :
« Celui qui pratique la
tsédaqah (la charité) en secret est plus grand que Moïse notre Maitre ...
Qu’est ce qui sauve un individu d’une mort surnaturelle ? Quand il donne sans
savoir à qui il donne, et que le mendiant reçoit sans savoir de qui il a
reçu »
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גדול העושה צדקה בסתר יותר ממשה רבינו ... אי זו היא שמצילתו ממיתה משונה
נותנה ואינו יודע למי נותנה נוטלה ואינו יודע ממי נוטלה
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(Talmud de Babylone, Baba Bathra
9a-10b)
Yéshoua :
« Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les
hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des
rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur
récompense. Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie
ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret,
te le rendra. »
(Matthieu 6:5-7)
Pharisiens :
« Celui qui prie afin qu’on puisse
l’entendre est de ceux qui ont peu de foi, et celui qui élève la voix pendant
la prière est un faux prophète »
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המשמיע קולו בתפלתו הרי זה מקטני אמנה המגביה קולו בתפלתו הרי זה מנביאי
השקר
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(Talmud de Babylone Bérakhot 24b)
Yéshoua :
« En priant, ne multipliez pas de vaines paroles,
comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne
leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que
vous le lui demandiez » (Matthieu 5 :7-8)
Pharisiens :
« Les paroles d’un homme
doivent être peu nombreuses devant le Saint béni soit-il, car il est
dit : Ne te presse pas d’ouvrir la bouche, et que ton coeur ne se hâte
pas d’exprimer une parole devant Dieu ; car Dieu est aux cieux, et toi sur la
terre: que tes paroles soient donc peu nombreuses (Ecclésiastes
5 :2) »
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יהיו דבריו של
אדם מועטין לפני הקב"ה שנאמר אל תבהל על פיך ולבך אל ימהר להוציא דבר
לפני האלהים כי האלהים בשמים ואתה על הארץ על כן יהיו דבריך מעט
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(Talmud de Babylone Bérakhot 51a)
Yéshoua :
« Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses,
votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux
hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu 6 :14-15)
Pharisiens :
« Les péchés de qui Dieu
pardonne t-il? Les péchés celui qui pardonne les péchés »
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למי נושא עון למי שעובר על פשע
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(Talmud de
Babylone Rosh Ha-shanah 17a)
Yéshoua :
« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où
la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent; mais
amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent
point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor,
là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6 :19-21)
Pharisiens :
« Le roi Monobaz se leva et
abandonna tous ses biens aux pauvres. Ses proches le firent venir et lui
dirent : Tes pères ont ajouté à leurs richesses et à celles de leurs pères,
et toi tu abandonnes tes richesses et celle de tes pères. Il leur dit : Tout
ce que mes pères ont amassé, ils l’ont amassé sur terre. Mais moi j’amasse
dans les cieux .... ... Mes pères ont amassé dans un lieu
accessible à la main, mais moi j’amasse dans un lieu qu’aucune main ne peut
atteindre ... Mes pères ont amassé pour d’autres, mais moi j’amasse pour moi
même ... Mes pères ont amassé dans ce monde, mais moi j’amasse pour le monde
à venir »
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מונבז המלך עמד ובזבז כל נכסיו לעניים שלחו לו קרוביו ואמרו לו אבותיך
הוסיפו על שלהן ועל של אבותיהן ואתה ביזבזתה את שלך ואת של אבותיך א"ל כל
שכן אבותי גנזו בארץ ואני גנזתי בשמים ... אבותי גנזו במקום שהיד שולטת בו
ואני גנזתי במקום שאין היד שולטת בו ... אבותי גנזו לאחרים ואני גנזתי
לעצמי ... אבותי גנזו בעולם הזה ואני גנזתי לעולם הבא
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(Talmud de Jérusalem Péah 3 :1)
Yéshoua :
« Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que
vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle
pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les
oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans
des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup
plus qu’eux? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la
durée de sa vie? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez
comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent;
cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu
comme l’un d’eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe
aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus
forte raison, gens de peu de foi? Ne vous inquiétez donc point, et ne dites
pas: Que mangerons-nous? Que boirons-nous? De quoi serons-nous vêtus? Car
toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste
sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de
Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matthieu 6 :25-33)
Pharisiens :
« Dans ma vie, je n’ai jamais
vu un cerf [sécher] des figues ou un lion qui porte un fardeau ou bien un
renard tenir une boutique. Cependant, ils subsistent sans difficulté. Or,
ceux là n’ont été créés que pour me servir et moi j’ai été créé pour servir
mon Créateur. Donc si ceux qui n’ont été créé que pour me servir sont
nourris sans difficulté, combien plus devrais-je, moi qui fus créé pour
servir mon Créateur, être nourri sans difficulté ? »
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מימי לא ראיתי צבי קייץ וארי סבל ושועל חנוני והם מתפרנסים שלא בצער והם לא
נבראו אלא לשמשני ואני נבראתי לשמש את קוני מה אלו שלא נבראו אלא לשמשני
מתפרנסים שלא בצער ואני שנבראתי לשמש את קוני אינו דין שאתפרנס שלא בצער
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(Talmud de Babylone Qidoushin 82b)
« Celui qui a un morceau de
pain dans sa corbeille mais qui dit: Que mangerais-je demain? N’est rien
d’autre que de ceux qui ont peu de foi »
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כל מי שיש לו פת בסלו ואומר מה אוכל למחר אינו אלא מקטני אמנה
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(Talmud de Babylone Sotah 48b)
Yéshoua :
« Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le
lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine » (Matthieu 6 :34)
Pharisiens :
« Ne t’afflige pas de la
peine du lendemain »
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אל תצר צרת מחר
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(Talmud de Babylone Sanhédrin 100b)
Yéshoua :
« Ne jugez point, afin que vous ne soyez point
jugés » (Matthieu
7 :1)
Pharisiens :
« Ne juge pas ton prochain
avant d’avoir été à sa place »
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אל תדין את חברך עד שתגיע למקומו
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(Pirké avot 2 :4)
Yéshoua :
« Car on vous jugera du même jugement dont vous
jugez; et on vous mesurera de la même mesure dont vous mesurez » (Matthieu 7 :2)
Pharisiens :
« Un homme est mesuré de la
mesure avec laquelle il mesure »
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במידה שאדם מודד, בה מודדין לו
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(Mishnah Sotah 1 :7)
Yéshoua :
« Le brin de paille qui est dans l’oeil de
ton frère, tu le vois, mais la poutre qui est dans ton oeil, tu ne
la vois pas. Quand tu auras rejeté la poutre de ton oeil, alors tu
verras clair pour rejeter le brin de paille de l’oeil de ton frère » (Evangile de Thomas logion
26, Matthieu 7 :3-5)
Pharisiens :
« Il lui dit: enlève la
paille qui est dans ton oeil, mais il lui répondit: enlève la poutre qui est
dans ton œil »
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אומר לו טול קיסם מבין עיניך אומר לו טול קורה מבין עיניך
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(Talmud de Babylone Bava Bathra 15b)
Yéshoua :
« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent
pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les
prophètes » (Matthieu 7 :12)
« Ce que vous récusez, ne le faites pas »
(évangile de Thomas logion 6)
Pharisiens :
« Ce que tu détestes, ne le
fais pas aux autres, voilà toute la Torah, le reste n’est que
commentaire » (Rabbi Hillel)
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דעלך סני לחברך לא תעביד זו היא כל התורה כולה ואידך פירושה הוא
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(Talmud de
Babylone Shabbath 21a)
Yéshoua:
« Celui qui conservera sa vie la perdra,
et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera » (Matthieu
10:39 , Luc 17 :33)
Pharisiens :
« Que doit faire un homme s’il
veut vivre? Ils lui dirent: Qu’il meure. Et que doit faire un homme s’il veut
mourir? Qu’il vive »
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מה יעביד איניש
ויחיה אמרו ליה ימית עצמו מה יעביד איניש וימות יחיה את עצמו
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(Talmud de Babylone Tamid 32a)
Yéshoua :
« Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque
s’abaissera sera élevé » (Matthieu 23:12)
Pharisiens :
« Tous ceux qui s’abaissent
pour la Torah dans ce monde, seront élevés dans le monde à venir »
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כל המקטין עצמו על דברי תורה בעוה ב"נעשה גדול לעוה
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(Talmud de Babylone Bava Métsia 45b)
Yéshoua :
« Car on donnera à celui qui a, et il sera dans
l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a » (Matthieu 25 :29)
Pharisiens :
« Le Saint béni soit-il ne donne de
la sagesse qu’à celui qui en a »
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אין הקב״ה נותן
הכמה אלא למי שיש בו תכמה
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(Talmud de Babylone Bérakhot 5a)
Yéshoua :
« Le Sabbat a été fait pour l’homme, et non
l’homme pour le Sabbat » (Marc 2:27)
Pharisiens :
« C’est à vous que le Shabbath a
été confié, mais vous n’avez pas été confiés au Shabbath »
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לכם שבת מסורה
ואי אתם מסורים לשבת
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(Mékhilta dérabbi Yishmael ki Tissa
31)
Yéshoua :
« Puis il leur dit: Dans quelque maison que vous entriez,
restez-y jusqu’à ce que vous partiez de ce lieu » (Marc 6 :10)
Pharisiens :
« Rabbi Yéhoudah dit au nom
de Rav : D’où [la règle selon laquelle] un homme ne doit pas changer son
hébergement [est-il dérivé] de la Torah ? Il est dit : « [Il (Abraham)
dirigea ses marches du midi jusqu’à Béthel] jusqu’au lieu où était sa
tente au commencement » (Genèse 13 :3) »
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אמר רב יהודה אמר רב מנין שלא ישנה אדם באכסניא שלו מן התורה שנאמר עד המקום
אשר היה שם אהלו
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(Talmud de Babylone Arakhîn 16b)
Yéshoua :
« Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne
ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. Prenez
garde, veillez et priez; car vous ne savez quand ce temps viendra. » (Marc 13 :32-34 , Matthieu
24 :36 )
« Sachez-le bien, si le maître de la maison
savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas
percer sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra
à l’heure où vous n’y penserez pas » (Luc 12 :39-40)
Pharisiens :
« Il y a trois choses sur
lesquelles on tombe quand on ne s’y attend pas ? les voici :
le Messie, un objet trouvé et un scorpion »
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ג באין בהיסח הדעת
אלו הן משיח מציאה ועקרב
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(Talmud de Babylone Sanhédrin 97a)
Yéshoua :
« Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est
miséricordieux » (Luc 6:36)
Pharisiens :
« Soyez miséricordieux sur la
terre comme je suis miséricordieux dans les cieux »
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היכמא דאנא רחמן בשמיא כן תהוון רחמנין בארעא
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(Targoum de Jonathan ben Ouziel
sur le Lévitique 22 :28)
Yéshoua :
« Ne nous induis pas en tentation » (Luc 11 :4, Matthieu
6 :13)
Pharisiens :
« Rabbi Yéhoudah dit :
L’homme doit veiller soigneusement sur lui en tout temps, pour qu’il ne
s’induise lui-même pas en tentation, car David s’induisit lui-même en
tentation et tomba. Il dit à Dieu: « O Maître du monde, pourquoi
t’appelle-t-on le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ? ». Dieu lui
répondit : « Ces trois patriarches ont été tentés par moi, mais
toi, tu n’a pas été tenté ». David répliqua : « O Seigneur du
monde, éprouve-moi et tente moi aussi » comme il est écrit :
« Sonde-moi, Eternel! éprouve-moi » (Psaumes 26 :2). Dieu
répondit : « Je te tenterai et je te ferais un privilège spécial
car quand j’éprouvais les trois patriarches, je ne les prévins pas à
l’avance ; toi, je te préviens à l’avance que je te tenterais sur une
affaire d’adultère. « Et sur le soir il arriva que David se leva de
dessus son lit etc » (2 Samuel 11 :2). Et le roi David se promenant
un soir sur le toit de son palais, et dut toit, il vit une femme en train de
faire sa toilette et elle était très belle. Bath-schéba, se lavait la tête
derrière un treillis lorsque Satan vint vers David sous la forme d’un oiseau.
Et David lui ayant lancé une flèche, le treillis fut brisé et il aperçut
Bethsabée. « David fit demander qui était cette femme, et on lui dit:
N’est-ce pas Bath-Schéba, fille d’Eliam, femme d’Urie, le Héthien? Et David
envoya des gens pour la chercher. Elle vint vers lui, et il coucha avec elle.
Après s’être purifiée de sa souillure, elle retourna dans sa maison. Il est
ainsi écrit : « Tu as sondé mon cœur, tu l’as visité de nuit, tu
m’as examiné, tu n’as rien trouvé; ma pensée ne va point au-delà de ma parole »
(Psaume 17:3) »
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אמר רב יהודה אמר רב לעולם אל יביא אדם עצמו לידי נסיון שהרי דוד מלך ישראל
הביא עצמו לידי נסיון ונכשל אמר לפניו רבש"ע מפני מה אומרים אלהי אברהם
אלהי יצחק ואלהי יעקב ואין אומרים אלהי דוד אמר אינהו מינסו לי ואת לא מינסית לי
אמר לפניו רבש"ע בחנני ונסני שנאמר בחנני ה’ ונסני וגו’ אמר מינסנא לך
ועבידנא מילתא בהדך דלדידהו לא הודעתינהו ואילו אנא קא מודענא לך דמנסינא לך
בדבר ערוה מיד ויהי לעת הערב ויקם דוד מעל משכבו וגו’ ויתהלך על גג בית המלך
וירא אשה רוחצת מעל הגג והאשה טובת מראה מאד בת שבע הוה קא חייפא רישא תותי חלתא
אתא שטן אידמי ליה כציפרתא פתק ביה גירא פתקה לחלתא איגליה וחזייה מיד
וישלח דוד וידרוש לאשה ויאמר הלא זאת בת שבע בת אליעם אשת אוריה החתי וישלח דוד
מלאכים ויקחה ותבא אליו וישכב עמה והיא מתקדשת מטומאתה ותשב אל ביתה דכתיב
בחנת לבי פקדת לילה צרפתני בל תמצא זמותי בל יעבר פי
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(Talmud de Babylone Sanhédrin 107b)
Yéshoua :
« A moins de naître de nouveau, personne ne peut
voir le royaume de Dieu » (Jean 3 :3)
Pharisiens :
« Nos Rabbins ont dit: La génération
de ceux qui sont comme morts dans leurs oeuvres, qui viennent et qui prient
devant toi à Rosh HaShanah et au Jour du Grand Pardon, tu fais d’eux de
nouvelles créatures ... comme il est dit : et le peuple qui sera créé
louera l’Eternel »
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רבנן אמרי אלו הדורות שהן כמתים במעשיהם ובאין ומתפללים לפניך ברוש השנה
וביום הכיפורים ואתאה בורא אותן בריה חדשה ... ונאמר ועם נברא יהלל יה
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(Midrash Téhilim sur Psaumes
102 :18)
Yéshoua :
« Si un homme reçoit la circoncision en un jour
de sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, êtes-vous irrités
contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier en un jour de sabbat
»
Pharisiens :
« Si la circoncision qui
s’attache à un seul des deux-cents quarante trois membres du corps humain met
le Shabbath en suspens, combien plus le corps tout entier met le Shabbath en
suspens! »
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ומה מילה שהיא אחד ממאתים וארבעים ושמונה איברים שבאדם דוחה את השבת קל
וחומר לכל גופו שדוחה את השבת
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(Talmud de Babylone Yoma 85b)
Nombreux sont les chrétiens et autres qui, face
à ces similitudes qui ne semblent pas être un hasard, disent que ce n’est pas
Yéshoua qui cite les Pharisiens mais l’inverse. Aussi, disent-ils, certains des
points communs entre l’enseignement de Yéshoua et des Pharisiens sont des valeurs
universelles. Ils citent comme exemple la règle d’or qui est également énoncé
par Confucius et l’Udanavarga, un texte boudhique. Le fait est,
cependant, que ni Conficus ni l’Udanavarga qui ne connaissent pas la Torah d'Israël, n’ont jamais dit comme Hillel ou Yéshoua que l’éthique
de réciprocité est le résumé de toute la Torah. D’autre part, Yéshoua, qui était Galiléen, n’a jamais à ce que l’on sache voyagé à l’étranger ni conversé avec
des philosophes boudhiques ou orientaux et n’a donc pas pu reprendre leurs
enseignements. Par contre, il a discuté, débattu et échangé avec les
enseignants de la Torah en son temps ; ce qui fait qu’il est bien plus
probable qu’il ait tiré certains de ses enseignements de la sagesse juive de
l’époque. Il à rappeler également qu’Hillel qui fait comme Yéshoua de la règle
d’or le résumé de la Torah a vécu avant Yéshoua. La similtude est donc
forcément dû au fait que Yéshoua cite l’enseignement d’Hillel. Et si
Yéshoua a repris l’enseignement des pharisiens sur un point aussi central que le
résumé de toute de la Torah, qu’est ce qui dit qu’il n’en est pas de même pour
les autres points communs entre Yéshoua et les pharisiens ? Pour reprendre
l’Encyclopédie Juive, « alors que les paroles de Jésus sont simplement
des affirmations sans support scripturaire, les Rabbins, qui montrent qu’ils
sont dérivés des écritures, établissent leur revendication à la priorité.
Ainsi, l’injonction de prier pour l’offenseur (Matt. v. 44) est dérivé (Tos. B.
Ḳ. ix. 29) des exemples
d’Abraham et de Job (Gen. xx. 17; Job xlii. 8, 10) ; l’idée de
trésors célestes (Matt. vi. 20) est dérivé du Deut. cxxii. 34 en relation avec
Is. Iii.10 et Ps. xxxi.20 (A. V. 19; Sifre, Deut. 324; comp. Tosef., Peah, iv.
8). La désapprobation des longues prières (Matt. vi. 7-8), d’Ex. xv. 21
et Nom. xii. 13 (Mek., Beshallaḥ, 3; Sifre, Num. 105; comp. Ber. 39a). Tel est aussi
le cas de la phrase « que votre parole soit oui, oui, non, non »
(Matt. v. 37) qui est dérivé de Lev. xix. 36 (Sifra, Ḳedoshim, viii. 7; B. M. 49a; comp.
Tos. Soṭah vii. 2; Giṭ. 35a; Nom. R. xxii.) ; Et la
condamnation du regard lubrique (Matt. v. 28) du Deut. xxiii. 9 (‘Ab.
Zarah 20a) et Job xxxi. (Midr., Yalḳuṭ, sur le passage). Lorsque, dans sa dispute contre les
sadducéens, Jésus cite le texte « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de
Jacob » pour démontrer que les patriarches reviendront de nouveau à la
vie, car « Dieu est le Dieu des vivants et non des morts »,
l’argument ne convainc pas celui qui croit dans l’écriture ; mais lorsque
Rabban Gamaliel fait référence, face aux Sadducéens, à Deut. xi. 21 ou Ex. vi.
4 : « le pays que l’Eternel a juré à vos pères de leur donner »,
l’argument est logique et convaincant : « les morts ne peuvent
recevoir, mais ils vivront de nouveau et recevront la terre » (Sanh. 90b).
L’originalité est ainsi avec les Rabbins. De la même manière, la belle histoire
de la veuve avec deux petites pièces (Marc xii.42-44) trahit son origine
midrashique par les mots : « elle a donné tout ce qu’elle avait pour
vivre », qui sont une allusion à la phrase biblique : « ve-nefesh ki
taqriv » - litt. Et la vie qui apportera - (Lev. ii. 1), interprétés dans le
Lev. R. iii comme signifiant, « le don du pauvre qui inclus sa propre vie
dans le don est plus précieux aux yeux de Dieu que toutes les hécatombes du Roi
Agrippa ». Ainsi, les étranges parole de Jésus en rapport à la femme
adultère : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la
pierre contre elle » (Jean viii.7) ne sont probablement que l’écho de
l’adage rabbinique ; « c’est seulement lorsque le mari est sans
péchés que l’ordalie de la femme suspecte d’adultère est efficace ». Les
expressions comme « Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute,
arrache-le et jette-le loin de toi » et « si ta main droite est pour
toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi » (Matt. v.
29-30) s’expliquent par des déclarations rabbiniques similaires (Niddah 13b) » (« New Testament » selon
l’Encyclopédie juive). Il n’est pas difficile de comprendre que puisque Yéshoua
n’a repris les bons enseignements des pharisiens qu’à titre de rappel, il
n’était plus nécessaire qu’il s’attarde sur les détails et les démonstrations
scripturaires que les maîtres de la Torah avant lui ont déjà exposés aux
oreilles du peuple.
Yéshoua, à l’instar les sages d’Israël, enseignait non
seulement sous forme de « mashalim » (paraboles), mais même la
terminologie et les concepts qu’il emploie se retrouvent dans la littérature
rabbinique.
Parabole de Yéshoua :
« C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles
que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti
sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents
ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n’est point tombée,
parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je
dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a
bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les
vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été
grande » (Matthieu
7 :24-27)
Littérature rabbinique :
Un Homme qui accomplit de bonnes
œuvres et qui étudie la Torah, à quoi est-il comparé ? A un homme
construit en bas avec des pierres et ensuite avec des briques. Même si des
eaux nombreuses viennent contre les murs, ils ne se détachent pas de
leurs lieux. Mais un homme qui n’accomplit pas de bonnes œuvres mais qui
étudie la Torah, à quoi est-il comparé ? A un homme qui bâtit sur des
briques et place par-dessus des pierres. Il suffit qu’un peu d’eau
vienne pour qu’elles s’écroulent.
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אדם שיש בו מעשים טובים ולמד תורה הרבה למה הוא דומה לאדם שבונה אבנים מלמטה
ואחר כך לבנים אפילו באים מים הרבה ועומדין בצידן אין מחין אותן ממקומן: ואדם
שאין בו מעשים טובים ולמד תורה למה הוא דומה לאדם שבונה לבנים תחילה ואחר כך
אבנים אפילו באים מים קימעא מיד הופכין אותן:
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(Avoth de-rabbi Nathan 24)
Parabole de Yéshoua :
« Car le royaume des cieux est semblable à un
maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa
vigne. Il convint avec eux d’un denier par jour, et il les envoya à sa vigne.
Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d’autres qui étaient sur la
place sans rien faire. Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai
ce qui sera raisonnable. Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la
sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même. Etant sorti vers la
onzième heure, il en trouva d’autres qui étaient sur la place, et il leur dit:
Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire? Ils lui
répondirent: C’est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur
dit-il. Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant:
Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux
premiers. Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier. Les
premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage; mais ils reçurent aussi
chacun un denier. En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la
maison, et dirent: Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les traites
à l’égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur. Il
répondit à l’un d’eux: Mon ami, je ne te fais pas tort; n’es-tu pas convenu
avec moi d’un denier? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner à ce
dernier autant qu’à toi. Ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je
veux? Ou vois-tu de mauvais oeil que je sois bon? - Ainsi les derniers seront
les premiers, et les premiers seront les derniers. » (Matthieu 20 :1-16)
Littérature rabbinique :
Le Midrash rapporte que lorsque le fils de rabbi Hiyya
mourut jeûne, Rabbi Zéira tint ces propos lors de l’oraison funèbre :
« Un roi possédait un
vignoble, et engagea des ouvriers pour y travailler. Il y avait parmi eux un
ouvrier qui surpassait les autres de manière incroyable. Que fit le roi? Il
le prit par la main et se promena avec lui des heures durant. Le soir venu,
les ouvriers se présentèrent pour recevoir leur salaire. Tout le monde reçut
un salaire entier. Les ouvriers s’insurgèrent : nous avons travaillé toute la
journée, alors que lui n’a travaillé que deux heures, et tu lui donnes un
salaire entier ?! Le roi leur répondit : mais il a fait en deux heures plus
que ce que vous avez réussi à faire en toute une journée! »
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מלך שהיה לו כרם ושכר עליו פועלים והיה שם פועל אחד מתכשר במלאכתו יותר
מכולן, כיון שראהו המלך כשר במלאכתו יותר מדאי, אחזו בידו והתחיל מטייל עמו
ארוכות וקצרות. לעתותי ערב באו הפועלים ליטול שכרן, ובא אותו פועל ליטול שכרו
עמהם, ונתן לו המלך שכרו כמותן, התחילו הפועלים מצירים, אמרו לו: אדוננו
המלך! אנו שיגענו כל היום וזה לא יגע אלא שתים או שלוש שעות ביום, והוא נוטל
שכרו כמותינו
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(Midrash Ruth Rabbah 5 :7)
Parabole de Yéshoua :
« Que vos reins soient ceints, et vos lampes
allumées. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître
revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera. Heureux ces
serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en
vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s’approchera pour les
servir. Qu’il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces
serviteurs, s’il les trouve veillant ! Sachez-le bien, si le maître de la
maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne
laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de
l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas. » (Luc 12:35-40)
« Le roi entra pour voir ceux qui étaient à
table, et il aperçut là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces. Il
lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces? Cet
homme eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds
et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs
et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu
d’élus » (Matthieu
22:12-14)
« Le royaume des cieux sera semblable à dix
vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux. Cinq
d’entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs
lampes, ne prirent point d’huile avec elles; mais les sages prirent, avec leurs
lampes, de l’huile dans des vases. Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent
et s’endormirent. Au milieu de la nuit, on cria: Voici l’époux, allez à sa
rencontre! Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs
lampes. Les folles dirent aux sages: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes
s’éteignent. Les sages répondirent: Non; il n’y en aurait pas assez pour nous
et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.
Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva; celles qui étaient prêtes
entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard,
les autres vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il
répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc,
puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure » (Matthieu 25:1-12)
Littérature rabbinique :
« Rabbi Eliézer dit :
Repens-toi un jour avant ta mort. Ses élèves lui ont demandé : Rabbi, un
homme peut-il savoir quand il mourra ? C’est une raison en plus pour lui
de se repentir aujourd’hui, de crainte qu’il ne meure demain. Et ainsi
doit-il se repentir tous les jours de sa vie. Salomon aussi dit dans sagesse
: Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l’huile ne manque
point sur ta tête (Ecclésiastes 9:8). Rabbi Yohanan ben Zakkaï disait : Un
roi avait invité ses serviteurs à un festin sans leur en préciser la date et
l’heure. Les serviteurs intelligents et clairvoyants allèrent se faire beaux
et s’assirent à la porte de la maison du roi. Ils dirent : Le roi peut nous
appeler d’un instant à l’autre. Les sots allèrent à leur travail en disant :
Existe-t-il un festin sans préparation? Il sera toujours temps de nous rendre
à la maison du roi. Brusquement. le roi réclama ses serviteurs. Les
serviteurs intelligents entrèrent bien vêtus, les sots en habits sales. Le
roi se réjouit d’accueillir ses serviteurs bien vêtus et manifesta sa colère
à ceux qui étaient sales »
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רבי אליעזר אומר שוב יום אחד לפני מיתתך שאלו תלמידיו את ר"א וכי אדם
יודע איזהו יום ימות אמר להן וכל שכן ישוב היום שמא ימות למחר ונמצא כל ימיו
בתשובה ואף שלמה אמר בחכמתו (קוהלת ט) בכל עת יהיו בגדיך לבנים ושמן על ראשך אל
יחסר א"ר יוחנן בן זכאי משל למלך שזימן את עבדיו לסעודה ולא קבע להם זמן
פיקחין שבהן קישטו את עצמן וישבו על פתח בית המלך אמרו כלום חסר לבית המלך
טיפשין שבהן הלכו למלאכתן אמרו כלום יש סעודה בלא טורח בפתאום ביקש המלך את
עבדיו פיקחין שבהן נכנסו לפניו כשהן מקושטין והטיפשים נכנסו לפניו כשהן מלוכלכין
שמח המלך לקראת פיקחים וכעס לקראת טיפשים
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(Talmud de
Babylone Shabbath 153a)
Contrairement aux sadducéens qu’il déclare ne pas
connaître les écritures (Marc 12 :42 , Matthieu 22 :9), Yéshoua croyait en la
résurrection des morts (Matthieu 22 :30 , Marc 12 :26) et en l’existence des
anges (ibid.) et des démons (Marc 7 :29). « Les sadducéens disent qu'il n'y a point de
résurrection, et qu'il n'existe ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens
affirment les deux » (Actes 2 :8). Yéshoua se distingue également des
Esséniens. En effet, à l’opposé des Esséniens qui vivaient en marge de la
société et qui évitaient de se mêler avec les autres juifs (1QS 8 :13 ,
Document de Damas 8 :7-9 , 4QMMT frag. 14-21 , 4Q258 8:5-6) au point de ne même
pas s’approcher d’un profane (Document de Damas 5 :14-15) et de considérer
comme impropres à la consommation les boissons ou aliments touchés par ceux
qui, même Juifs, n’ont pas rejoint la communauté et adhéré aux préceptes de la
secte (Flavius Josèphe Guerre des Juifs 2:8:8 , 1QS 5 :13-20), Yéshoua qui prie
avec les pharisiens, fréquente leurs synagogues « selon sa coutume »
(Luc 4 :15-16 , 6 :6-11 , Matthieu 4 :23, Matthieu 12 :9 etc. ) et mange avec
eux (Luc 7 :36 , 11 :37 , 14 :1) fréquente et festoie même avec les pécheurs et
les gens de mauvaise vie (Marc 2 :15-16 , Matthieu 9 :10-11 , Luc 5
:29-30). Fidèle à sa tradition familiale, Yéshoua fréquente le Temple
(Luc 19 :47 , 21 :37 , Matthieu 21 :23 , Marc 12 :45) ne s’oppose pas aux
sacrifices qui étaint offerts (Marc 1 :44 , Matthieu 8 :4 et Luc
5 :14) et célèbre les fêtes juives selon le calendrier qui était suivi
(Marc 14 :12 , Luc 22 :7-8 , Jean 7 :6-37). Les esséniens, qui avaient leur
propre calendrier solaire (livre des Jubilés), rompirent avec le culte du Temple
et n’offraient pas de sacrifices (Antiquités judaïques 18:1:5 , Document de
Damas 6 :11-14). Il est à rappeler qu’au premier siècle, le culte du Temple
était réglé selon l’interprétation pharisienne et les pratiques des autres
mouvances n’y étaient pas tolérées (Antiquités judaïques 18 :1 :3-4 , Document
de Damas 4 : 18 , 5 :6 , 1QpHab 12 :7 , Talmud de Babylone Yoma 19b). Selon
Luc, Joseph et Marie offraient des sacrifices au Temple (Luc 2 :22-24) et y
venaient en pèlerinage chaque année pour la Pâque (Luc 2 :41). Comme on aura
l’occasion de le voir, Yéshoua se distingue très nettement des Esséniens de par
ses positions sur la pureté rituelle et les lois cérémonielles.
Mais Yéshoua n’a-t-il pas dit en Matthieu de se
garder de l’enseignement des pharisiens (Matthieu 16 :6 -12)? En Luc,
le « levain des pharisiens » n’est pas leur « enseignement »,
mais leur « hypocrisie » (Luc 12 :1). Un manuscrit hébreu
de l’évangile de Matthieu (Shem Tov) identifie également le levain à la « conduite des
pharisiens » - nahagat hapéroushim - Notons que les pharisiens
eux-mêmes étaient conscients de l’hypocrisie parmi leurs rangs et les
dénonciations formulées dans la littérature rabbinique contre les religieux
hypocrites sont similiares à ce l’on retrouve dans les évangiles.
Evangiles :
« Ne faites pas selon leurs oeuvres. Car
ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les
mettent sur les épaules des hommes, mais leurs doigts n’y toucheront
pas »
(Matthieu 23 :3-5 )
Littérature rabbinique :
« Certains enseignent bien et
pratiquent bien, d’autres pratiquent bien mais enseignent mal et toi tu
enseigne bien mais pratique mal »
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יש נאה דורש ונאה מקיים נאה מקיים ואין נאה דורש ואתה נאה דורש ואין נאה
מקיים
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(Talmud de Babylone Yévamot 63a)
« Certains enseignent bien et
pratiquent mal, d’autres pratiquent bien mais enseignent mal »
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יש נאה דורש ואין נאה מקיים נאה מקיים ואין נאה דורש
|
(Tossefta Hagigah II, 1)
Evangiles :
« Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en
robes longues, et à être salués dans les places publiques; qui
recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières
places dans les festins; qui dévorent les maisons des veuves, et
qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus
sévèrement » (Marc
12 :38 et Luc 20 :45)
« Et ils font toutes choses pour être vus des
hommes. Ils portent de larges phylactères (téfilines), et ils ont
de longues franges à leurs vêtements. Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites! Parce que vous dévorez les maisons des
veuves, et que vous faites pour l’apparence de longues prières; à cause
de cela, vous serez jugés plus sévèrement » (Matthieu 23 :5 et 14)
Littérature rabbinique :
« Rabbi Benyamin interpréta
l’écriture en rapport aux hypocrites par rapport à la Torah. Le peuple
pense qu’il est un lecteur alors qu’il n’est pas un lecteur, comme répétant
[la tradition] alors qu’il ne répète pas. Il se couvre de son manteau et met
des téfilines sur sa tête. « Voilà les larmes de ceux à qui on fait tort, et
ils n’ont point de consolation » (Ecclésiastes 4 :1). « C’est à moi de
me venger d’eux » dit le Saint Béni soit-il, comme il est dit: « Maudit
soit celui qui fera l’œuvre de l’Eternel frauduleusement » (Jérémie 48 :10) »
|
ר’ בנימין פתר קרייא בחניפי תורה , סבורים כל עמא שהוא קריין , ולית הוא
קריין , תנויי ולית הוא תנויי , עתיף גולתיה ותפילין ברישיה , והנה דמעת העשוקים
ואין להם מנחם , אמר הקדוש ברוך הוא : עלי להפרע מהן שנאמר : ארור עושה מלאכת
יהוה רמיה
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(Midrash Qohelet Rabbah 4 :1)
« Tu ne prendras point le nom
de l’Eternel ton Dieu en vain (Exode 20,7) : tu ne dois pas mettre des
téfilines et te couvrir d’un châle de prière et ensuite commettre
des transgressions »
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לא תשא את שם יהוה אלהיך לשוא", שלא תהא תפילין נושא וטלית עוטף והולך
ועובר עבירות
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(Pesiqta Rabbati 22 :5)
Evangiles :
« Malheur à vous, docteurs de la loi!
Parce que vous avez enlevé la clef de la science; vous n’êtes pas entrés
vous-mêmes, et vous avez empêché d’entrer ceux qui le
voulaient » (Luc 11 :52-53)
« Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites! Parce que vous fermez aux hommes le royaume des
cieux; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas
entrer ceux qui veulent entrer » (Matthieu 23 :13)
« Jésus a dit: Les pharisiens et les scribe ont
reçus les clefs de la connaissance
et ils les ont cachées. Ils ne sont pas entrés, et ceux qui
voulaient entrer, ils ne les ont pas laissé faire » (Thomas 39)
Littérature rabbinique :
« Rabbah b. Rav Houna dit: L’homme
qui a la Torah mais qui n’a pas la crainte du ciel est comme le trésorier qui
se voit confier les clés de l’intérieur mais pas celles de l’extérieur :
comment y entrera t-il ? »
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אמר רבה בר רב הונא כל אדם שיש בו תורה ואין בו יראת שמים דומה לגזבר שמסרו
לו מפתחות הפנימיות ומפתחות החיצונות לא מסרו לו בהי עייל מכריז
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(Talmud de
Babylone, Shabbath 31a-b)
Relevons également dans le Talmud de Babylone :
« Les plaies des peroushim:
Nos rabbins ont enseigné il s’agit de sept sortes de perushim: le paroush
shikhmi, le paroush nikpi, le paroush kizay, le paroush « pilon »,
le paroush qui dit : « quelle est mon obligation pour que je
l’accomplisse », le paroush de l’amour et le paroush de la peur.
Le paroush shikhmi est celui qui agit comme Shékhem (Explication de Rashi:
qui s’est circoncis, mais pas pour l’amour de Dieu. De même, [ce pharisien]
accomplit des oeuvres pour que les hommes le respectent et non pour l’amour
de Dieu). Le paroush nikpi est celui qui marche avec une humilité
exagérée. Le paroush kizay – Rabbi Nahman le fils d’Isaac dit : C’est
celui qui fait couler son sang contre le mur [Rashi: qui marche la tête
baissée pour ne pas regarder une femme mais qui finit par se heutrer contre
un mur et se blesser]. Le paroush pilon – Rabbah fils de Shilah
dit : Sa tête est courbée comme un pilon dans le mortier. Le paroush qui
dit : « quelle est mon obligation pour que je l’accomplisse ? »
– Mais il s’agit là d’une vertu ! – non, car il dit : « Existe-t-il
une autre obligation pour que je l’accomplisse ? » (Rashi:
[celui-là dit: Qu’y-a-il encore à faire que je n’ai pas fait, donnant ainsi
l’impression qu’il tout fait). Le paroush de l’amour [Rashi : par amour de la
récompense du commandement et non par amour du commandement du Créateur] et
le paroush de la peur [Rashi: par peur de la punition]. Abbayé et Rabba
dirent au tanna : Ne dit pas paroush de l’amour et paroush de la peur ,
car Rav Yéhoudah dit au nom de Rab qu’un homme doit toujours se consacrer à
la Torah et aux commandements , même si ce n’est pas pour des raisons
désintéressées , car de cette action égoïste , il finira [tôt ou tard] par
les accomplir pour des raisons désintéressées. Ce qui est caché est caché et
ce qui est révélé est révélé mais le Grand tribunal punira ceux qui se
couvrent de leur manteau. Le Roi Jannée dit à sa femme : Ne crains ni
les Pharisiens ni ceux qui le sont pas. Crains plutôt les hypocrites qui se
donnent l’apparence de Pharisiens et dont les actions sont comme celles de
Zimri mais qui demandent la récompense de Phinéas »
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ומכות פרושין וכו’: ת"ר שבעה פרושין הן פרוש שיכמי פרוש נקפי
פרוש קיזאי פרוש מדוכיא פרוש מה חובתי ואעשנה פרוש מאהבה פרוש מיראה פרוש שיכמי
זה העושה מעשה שכם פרוש נקפי זה המנקיף את רגליו פרוש קיזאי א"ר נחמן בר
יצחק זה המקיז דם לכתלים פרוש מדוכיא אמר רבה בר שילא דמשפע כי מדוכיא פרוש מה
חובתי ואעשנה הא מעליותא היא אלא דאמר מה חובתי תו ואעשנה פרוש מאהבה פרוש מיראה
אמרו ליה אביי ורבא לתנא לא תיתני פרוש מאהבה פרוש מיראה דאמר רב יהודה אמר רב
לעולם יעסוק אדם בתורה ובמצות אפי’ שלא לשמה שמתוך שלא לשמה בא לשמה אמר רב נחמן
בר יצחק דמטמרא מטמרא ודמגליא מגליא בי דינא רבה ליתפרע מהני דחפו גונדי אמר לה
ינאי מלכא לדביתיה אל תתיראי מן הפרושין ולא ממי שאינן פרושין אלא מן הצבועין
שדומין לפרושין שמעשיהן כמעשה זמרי ומבקשין שכר כפנחס:
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(Talmud de Babylone Sotah 22b)
En identifiant la « plaie des
pharisiens » qui, selon la Mishnah Sotah 3 :4, « détruit
le monde », avec ces « sept sortes de pharisiens », la
Barayta que reprend le Talmud de Babylone parle donc de sept types de mauvais
pharisiens. Selon Abbayé et Rabba, pour lesquels l’amour et la peur font
référence à l’amour de la récompense et la peur de la punition, la pratique de
la piété visant à la récompense ou pour échapper à la sanction divine n’est pas
forcément mauvaise ; raison pour laquelle ils estiment que les « pharisiens
de l’amour » et les « pharisiens de la peur » ne sont
pas à ranger parmi les pharisiens dont la « plaie détruit le monde ».
Non seulement, donc, le Talmud condamne les Pharisiens hypocrites,
mais la critique talmudique comporte des similitudes avec ce que l’on
retrouve dans le Nouveau Testament au niveau des idées et de la stucture. Après
avoir énuméré les différentes sortes de mauvais pharisiens, le
Talmud de Babylone dit que « ce qui est caché est caché et ce qui est révélé
est révélé mais le Grand tribunal punira ceux qui se couvrent de leur manteau »,
autrement dit, même si les hypocrites pensent dissimuler leur vraie nature et
se donner l’apparence de piété devant les hommes, rien n’est caché aux yeux du
juge suprême, Dieu, devant lequel chacun devra tôt ou tard comparaître. De
même, Yéshoua, dans l’évangile de Luc, dit de se garder du « levain des
pharisiens, qui est l’hypocrisie » (Luc 12 :1), et poursuit dans
le même esprit que le Talmud : « Il n’y a rien de caché qui ne doive
être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. C’est pourquoi tout ce
que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu dans la lumière, et ce que
vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits » (Luc
12 :2). Il ne serait pas exagéré de supposer que Yéshoua connaissait la
barayta qui a été plus tard couchée par écrit dans le Talmud de Babylone.
Dans la version du Talmud de Jérusalem, cependant, où
les « sept sortes de pharisiens » ne sont pas mentionnés dans
le contexte des « plaies des pharisiens », les « pharisiens
de l’amour » et les « pharisiens de la peur »,
identifiés à ceux qui pratiquent la Torah par amour ou par crainte de Dieu et
qui sont comparés à Abraham et Job le juste, sont considérés comme de bons
pharisiens (Talmud de Jérusalem, Bérakhot 9 :6-7). De même, l’authentique
tradition pétrinienne qu’a conservée en certains endroits les écrits pseudo-clémentins,
qui enseigne que les pharisiens n’étaient pas tous mauvais, déclare que Yéshoua
n’a condamné que les « hypocrites parmi les pharisiens, et pas tous. Car à
certains, dit-il, l’on devait obéissance puisque le siège de Moïse leur a été
confié » (Homélies 11 :29, Reconnaissances 6 :11).
Indiquons malgré tout que même si Yéshoua a
certainement perpétué la tradition de l’autocritique pharisienne, les passages
où il dit « vous, pharisiens » à la deuxième personne ainsi que
certaines expressions d’une extrême agressivité que les évangiles synoptiques
lui prêtent ne sont pas authentiques et semblent n’avoir été ajoutées à la
tradition évangélique qu’à partir du IIe siècle afin de distancer Yéshoua du
judaïsme rabbinique avec lequel le christianisme était alors en conflit. (Voir
l'étude complémentaire: Jésus et le judaïsme à la lumière de l'Evangile de Thomas)
Yéshoua, qui enseigne, se comporte et parle comme
un pharisien était donc un pharisien. Yéshoua semble même avoir été respecté
par les pharisiens de l’époque. Nous retrouvons par exemple en Luc 13 :31 que «
certains pharisiens » ont voulu lui sauver la vie. D’ailleurs, les
pharisiens, curieusement, ne sont évoqués nulle part comme ayant participé à
l’arrestation et l’exécution de Yéshoua contrairement aux sacrificateurs.
Flavius Josèphe nous raconte que quand Jacques, le frère de Yéshoua, a été par
la suite exécuté, cela provoqua la colère des pharisiens de Jérusalem qui se
sont mis à protester et exiger à ce que le responsable, Anan, qui était
sadducéen, soit destitué de sa fonction de grand prêtre. Similairement, lorsque
les disciples de Yéshoua furent persécutés par les Sadducéens, ce fut « un
pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, estimé de tout le peuple »
qui prit leur défense au Sanhédrin (Actes 5 :34). Yaïr (Jaïrus), « qui était
chef de la synagogue » se prosterna devant Yéshoua, témoignant ainsi d’un
profond respect à son égard (Luc 8 :41 , Matthieu 9 :18 et Marc 5 :22). Le
quatrième évangile atteste que des pharisiens reconnaissaient en Yéshoua un
Rabbi agréé par Dieu :
« Mais il y eut un homme d’entre les pharisiens,
nommé Nicodème, un chef des Juifs,
qui vint, lui, auprès de Yéshoua, de nuit, et lui dit:
Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de
Dieu »
(Jean 3 :1-3)
Il est dit en Actes 15 :5 qu’il existait des
individus « de la secte des pharisiens, qui avaient cru »,
autrement dit, qui professaient sa messianité tout en continuant à appartenir à
la « secte des pharisiens ».L’historien Flavius Josèphe, qui
était pharisien, tenait Yéshoua en haute estime et voyait en lui un sage. La
version authentique du Testimonium Flavianum qu’a redécouverte le professeur
Shlomo Pines dit en effet :
« À cette époque-là, il y eut un homme
sage nommé Jésus
dont la conduite était bonne ;
ses vertus furent reconnues.
Et beaucoup de Juifs et des autres nations se firent
ses disciples.
Et Pilate le condamna à être crucifié et à mourir.
Mais ceux qui s’étaient faits ses disciples prêchèrent
sa doctrine.
Ils racontèrent qu’il leur apparut trois jours après
sa crucifixion
et qu’il était vivant.
Il était considéré (par eux) comme le messie
au sujet duquel les prophètes avaient dit des
merveilles. »
Les pharisiens eux-mêmes apparaissent comme avoir
considéré Yéshoua comme l’un des leurs. En effet, étonnés de voir le laxisme
des disciples de Yéshoua vis à vis de la tradition, certains lui font la
remarque : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des
anciens, mais prennent-ils leurs repas avec des mains impures (c’est-à-dire non
lavées) ? » (Marc 7 :5 , Matthieu 15 :2). Ou encore : « Pourquoi les
disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples
ne jeûnent point ? » (Marc 2 :18 , Luc 5 :33). Or, l’attitude
des pharisiens, lesquels s’attendent à ce que les disciples de Yéshoua
observent la tradition pharisienne et se comportent comme eux, n’a justement de
sens que si les pharisiens considéraient Yéshoua et ses disciples comme
appartenant à leur mouvance, c’est-à-dire des pharisiens comme eux. Nous
reviendrons tout à l’heure sur ces passages. Il semble que la chose était
réciproque. Dans la version Araméenne des Homélies, en effet, Pierre considère
les pharisiens que Yéshoua critiqua comme étant « des nôtres »אנשין מנן [énashîn
minnân] (Homélies 11 :28). Cela donne à entendre que Yéshoua et ses
disciples n’avaient pas la conscience de constituer un groupe religieux en
dehors du monde pharisien. Yéshoua a également été invité plusieurs fois par des
pharisiens à s'attabler avec eux; ce qui prouve que ceux-ci considéraient Yéshoua comme un Juif qui
respecte la Torah et les traditions (Luc 7 :36 , 11 :37 , 14 :1). En effet, tout
le monde n’avait pas cet honneur selon les évangiles (Matthieu 9 :10-11 , Marc
2 :15-16 , Luc 5 : 29-30)
Puisque Yéshoua était un rabbin intégré à la mouvance
pharisienne, nous sommes donc entièrement fondés à expliquer à la lumière de la
tradition rabbinique les passages des évangiles qui sont avancés pour défendre
l’idée selon laquelle il aurait enseigné que la Torah n’est pas à suivre.
Ménahem le Nazaréen
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