vendredi 4 septembre 2020

Réponse aux objections rabbiniques à la messianité de Yéshou`a, partie 6 : Objections sur Daniel 9:24-27

Objection :

Le  « saint des saints » de la prophétie de Daniel n’est pas le Mashiah. Tout le monde sait qu’il s’agit l’endroit qui se trouve dans le Temple 

Réponse :

« Tout le monde » n’est apparemment pas du même avis. Nahmanide, avec lequel nous ne sommes néanmoins pas d’accord sur tout, voit les choses autrement :

קדש קדשים הוא משיח המקודש מבני דוד

«  Et pour oindre le saint des saints (Daniel 9:24)  – C’est le Mashiah, le sanctifié d’entre les fils de David » (Séfer Ha-guéoulah 3:1)

L’expression « saint des saints » קדש קדשים pour se référer au Messie peut aussi s’entendre comme une métaphore signifiant qu’à l’instar du « saint du saints », le Messie sera, pour reprendre l’expression biblique, « habité » par la Présence de Dieu. Dans tous les cas, verser de l’huile  dans une pièce, fus-ce le lieu le plus saint, ne prend pas soixante-dix semaines d’années (490 ans), contrairement à la purification et l’élévation spirituelle du peuple tout entier en vue de mériter les « jours du Mashiah ».

Objection :

Davar signifie parole et non décret. Le « davar » en Daniel 9:26 se réfère à la prophétie que Yirméyahou a reçu au moment de la destruction du premier Temple, pas à un décret permettant de reconstruire Jérusalem

Réponse :

 « Davar » דבר est au contraire bien employé dans le sens de « commandement », d’« édit » ou d’« ordre » dans le Tana"kh. Exemple : 

אם-על-המלך טוב, יצא דבר-מלכות מלפניו, ויכתב בדתי פרס-ומדי, ולא יעבור:  אשר לא-תבוא ושתי, לפני המלך אחשורוש, ומלכותה יתן המלך, לרעותה הטובה ממנה

« Si le Roi donc le trouve ainsi bon, qu'un Edit (davar) Royal soit publié de sa part, et qu'il soit écrit entre les ordonnances de Perse et de la Médie, et qu'il soit irrévocable »

En Esther 1:12,  également, « davar » דבר désigne l’ordre qu’a donné le Roi Assuérus à la Reine Vashti :

ותמאן המלכה ושתי, לבוא בדבר המלך, אשר, ביד הסריסים; ויקצף המלך מאד, וחמתו בערה בו

« Mais la Reine Vashti refusa de venir au commandement (davar) que le Roi lui fit faire par les Eunuques; et le Roi se mit en fort grande colère, et sa colère s'embrasa au dedans de lui »

Notons d’ailleurs  les termes employés en Daniel 9:25 :

דבר להשיב ולבנות ירושלם

 « La parole pour rétablir et construire Jérusalem »

Une parole pour faire quelque chose ne peut-être qu'une permission ou un ordre pour accomplir la chose en question. Or, ni Yirméyahou ni Daniel n'ont reçu de « parole » pour reconstruire Jérusalem mais seulement des oracles prophétiques prédisant cet évènement.

Objection :

Le terme « karet » se réfère bibliquement à quelqu'un qui a péché si gravement qu'il a été mis à mort par décret céleste en guise de punition divine pour ses propres transgressions. En outre, au verset 25 il n'y a aucun article défini devant le mot  « mashiah », et il est incorrect de traduire cela par « le Messie » ou « l'oint », comme s'il se référait à un individu exclusif. Quand il est traduit correctement par « un oint », les passages pourraient se référer à n'importe quel individu ou objet ayant été oint et pas nécessairement au « Messie ». L’ « oint » de Daniel 9 :26 est Agrippa, le dernier roi d'Israël, qui fut tué durant cette période.  (L’organisation des« juifs pour le judaïsme »)

Réponse :

Le terme « kareth » כרת  pour se référer au retranchement dans le monde à venir n’est en réalité attestée que dans la littérature talmudique dans le contexte d’asmakhtot, mais ne se retrouve pas dans le Tana"kh où cette expression exprime uniquement la cessation d’une chose, ou, lorsqu’il s’agit d’un homme, une mort brusque et violente. C’est ce qui s’observe dans le verset suivant :

הכרת מנחה ונסך, מבית יהוה

« Offrandes et libations sont ôtées הכרת  à la maison de l’Éternel » (Yo’el 1:9)

Yirméyahou emploie la même expression en rapport à un juste innocent persécuté par des impies, qui, de toute évidence, n’ont pas le pouvoir d’extirper qui que ce soit du monde futur :

ואני, ככבש אלוף יובל לטבוח; ולא-ידעתי כי-עלי חשבו מחשבות, נשחיתה עץ בלחמו ונכרתנו מארץ חיים--ושמו, לא-יזכר עוד

« Mais moi, comme un agneau qui est mené pour être égorgé, je n'ai point su qu'ils eussent fait contre moi quelque machination, [en disant] : détruisons l'arbre avec son fruit, et l'exterminonsונכרתנו  de la terre des vivants  et qu'on ne se souvienne plus de son nom »  (Yirméyahou 11:19)

D’autre part, si la règle selon laquelle un nom commun pour se référer à un « individu exclusif » doit être précédé de l’article défini était absolue, le premier verset de la Torah poserait un grave problème théologique. On y lit en effet :

בראשית, ברא אלהים, את השמים, ואת הארץ

«  Au commencement, Elohim créa le ciel et la terre »

Si les anti-missionnaires allaient jusqu’au bout de leur raisonnement, ils devraient en conclure que selon la Torah, ce n’est pas Dieu, mais « un » dieu parmi d’autres dont l’identité n’est pas connue, qui créa le ciel et la terre, dès lors qu’il n’est pas dit האלהים « Ha-Elohim » (le Dieu), avec l’article défini, mais simplement אלהים « Elohim », sans l’article.  Les versets bibliques qui se réfèrent à Dieu comme simplement « Elohim » sont innombrables. Illustrons encore nos propos par cet exemple que le livre de Daniel offre à notre lecture :

וישם להם שר הסריסים, שמות; וישם לדניאל בלטשאצר, ולחנניה שדרך, ולמישאל מישך, ולעזריה עבד נגו.

« Et le chef des eunuques leur donna des noms, et donna à Daniel le nom de Beltshatsar, et à Hananiah celui de Shadrakh, et à Mishael celui de Méshakh, et à `Azariah celui de `Aved-négo. » (Daniel 1:7)

De  « chef des eunuques », il n’en existait qu’un seul à la cour du roi.  Pourtant, le texte ne dit pas « hassar hassarissim » השר הסריסים, avec l’article mais « sar hassarissim » שר הסריסים, sans l’article.  Que le terme משיח  « mashiah » ne soit pas précédé d’un article, et qu’il ne soit pas dit « ha-mashiah » המשיח, ne constitue donc aucunement la preuve que Daniel n’ait pas parlé du Messie, d’autant plus que c’est de cette manière que le Messie est désigné dans la littérature rabbinique. Nous relèverons entre autres :

אמר ליה רב נחמן לרבי יצחק מי שמיע לך אימת אתי בר נפלי אמר ליה מאן בר נפלי א"ל משיח משיח בר נפלי קרית ליה א"ל אין דכתיב (עמוס ט) ביום ההוא אקים את סוכת דוד הנופלת

« Rabbi Nahman dit à Rabbi Yitshaq : As-tu entendu quand viendra Bar naflé ? Il lui dit : Qui est donc Bar naflé ? Il lui dit : Le Messie משיח  (« mashiah »). Tu appelles le Messie משיח (« mashiah ») « Bar naflé » ? Il lui répondit : Certainement, puisqu’ il est dit : « Je veux dans ce même temps relever la hutte tombée (noféleth) de David » (`Amos 9,11) » (Talmud de Babylone, 96b-97a)

Quant à Agrippa, faire accroire que c’est de lui qu’il s’agit en Daniel 9:26 serait faire mentir la Bible. D’après les sources d’époque,  celui-ci n’a en effet  jamais été « retranché » au moment de la destruction du second Temple mais mourut de vieillesse vers l’an 100 de l’ère chrétienne, soit près de trois décennies plus tard. 

Nous signalerons que selon les manuscrits de Qoumrân,  « l’oint dont a parlé Daniel » המשיח אשר אמר דניאל n’est pas un simple roi ou prêtre, mais la figure eschatologique  dont le rôle est d’inaugurer le règne de Dieu sur terre :  :

מה  נאוו על הרים רגלי מבשר משמיע שלום מבשר טוב  משמיע ישועה אומר לציון מלך אלוהיך  ...  והמבשר הואה המשיח הואה אשר אמר דניאל

«  Qu'ils sont beaux sur les montagnes,  les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix, qui apporte des nouvelles de bonheur, qui annonce le salut, qui dit à Tsiôn: Ton Dieu règne! (Yésha`yahou 52:7) etc. Celui qui apporte les bonnes nouvelles est l'oint (mashiah) dont parle Daniel » (11Q13)

La proximité avec ce que rapporte le Dérekh Erets Zouta qui a clairement puisé dans un même fond de tradition, est remarquable :

רבי יוסי הגלילי אומר: גדול הוא השלום שבשעה שמלך המשיח נגלה לישראל, אין פותח אלא בשלום שנאמר: מה נאוו על ההרים רגלי מבשר משמיע שלום

« Rabbi Yossé le Galiléen dit : Grande est la paix car au moment où le Roi Mashiah se dévoilera aux Israélites, il ne commencera que par la paix, ainsi qu'il est dit : Qu'ils sont beaux sur les montagnes,  les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix (Yésha`yahou 52:7) » (Dérekh Erets Zouta, pereq ha-shalom)

Objection :

Vos calculs qui se basent sur la chronologie conventionnelle qui contredit la Tradition sont irrecevables. 

Réponse :

Il est vrai que la chronologie dite « traditionnelle » du Séder `Olam Rabbah comporte un écart de 166 ans par rapport à la chronologie conventionnelle. Cet écart provient de ce que selon le Séder `Olam Rabbah (chapitres 28-30), l’empire Perse n’a eu que trois souverains et n’a duré que 52 ans, 34 desquels ont appartenu à l’époque du deuxième Temple (chapitre 30), alors que les sources historiques et archéologiques donnent une durée de plus de deux siècles à l’empire Perse et lui attribuent une dizaine de souverains. Il n’y a toutefois pas que les données archéologiques et historiques qui concourent à infirmer la chronologie du Séder `Olam, mais aussi les sources rabbiniques et bibliques.  Les Pirqé de-Rabbi Eli`ezer rapportent en effet des opinions divergentes parmi les tanaïm eux-mêmes ; ce qui montre que ceux-là n’ont pas reçu de tradition incontestable à ce sujet. Citons : 

ר' יונתן אומ' סוף מלכי מדי ופרס היה ארתחששתא מלך בבל ושנים ושלשים שנה מלך שנ' ובכל זאת לא הייתי בירושלם כי אם למלאות שלשים ושתים שנה לארתחששתא מלך בבל ולקץ הימים נשאלתי מן המלך אמר ר' תחנא בא וראה עשרו של אחשורוש שהיה עשיר מכל מלכי מדי ופרס ועליו הכתוב אומ' והרביעי יעשיר עושר גדול

« Rabbi Yohannan dit : Le dernier des rois de Perse était Artaxerxès, roi de Babylone. Il régna pendant trente-deux ans, ainsi qu’il est dit : «Et quand cela se fit, je n’étais point à Jérusalem, car c’est la trente-deuxième année d’Artaxerxès, roi de Babylone, que je me présentai au roi et à la fin des jours ולקץ הימים  que j’obtins l’agrément du roi ». Rabbi Tanha dit : Viens et vois la richesse d’Assuérus, le plus riche de tous les rois de Mède et de Perse. C’est à son sujet que l’Ecriture dit : Le quatrième s’enrichira d’une plus grande richesse que tous» (Pirqé de-Rabbi Eli`ezer, 49)

Selon Rabbi Yohanan, le dernier roi Perse était Artaxerxes. Le Séder `Olam, par contre, parle de Darius (Séder `Olam chapitres 28 et 29). Et quand bien même l’on supposerait que Rabbi Yohanan ait cru à l’instar de l’auteur du Séder `Olam (chapitre 30) que Darius et Artaxerxes ne sont qu’un seul et même souverain Perse, cela ne résout pas la contradiction puisque selon le Séder `Olam, ce Roi a régné pendant 36 ans, et non 32 ans (Séder `Olam 29-30).  Rabbi Tanha, pour sa part, est d’avis que le « quatrième roi » dont a parlé Daniel était Assuérus, pas Darius. 

En outre, le livre de Néhemiah évoque six générations depuis le sacrificateur Yéshou`a ben Yéhotsadaq, qui est revenu de captivité aux temps de Zéroubavel, jusqu’à Yadou`a, lequel a vécu « sous le règne de Darius le Perse » (Néhémie 12:10-12, 22, 26). Or, sauf à supposer une précocité exceptionnelle, sinon miraculeuse, des descendants du Cohen Yéshou`a ben Yéhotsadaq, il est très peu probable, pour ne pas dire impossible, qu’il y ait eu  six générations en moins de 34 ans, la durée qui si l’on en croit le Séder `Olam, s’écoula entre d’une part, la première vague de retour de captivité et la construction du second Temple, et de l’autre, la chute de l’Empire Perse  (Séder `Olam 30). 

Notons à ce propos que l’interprétation du Séder `Olam  (Chapitre 28) selon laquelle Daniel 11:2 n’évoque le règne que de trois souverains Perses, à savoir, Cyrus, Assuérus et Darius ayant succédé  à Darius le Mède n’est pas le seul valable ni forcément le plus exacte compte tenu des termes employés.  Le verset en Daniel 10:1 nous apprend que l’ange est apparu à Daniel pendant « la troisième année de Cyrus, Roi de Perse ». Le texte dit ensuite qu’il y aura « encore trois Rois ». Ce qui suppose que Cyrus n’est pas compris parmi les « trois » encore à venir, et donc qu’il a  existé plus de trois rois Perses. D’autre part, la formulation du verset de Daniel 11:2 est ambigüe. Bien que le texte puisse effectivement, si nous faisons fi des données historiques,  s’interpréter comme voulant dire qu’il n’y eut que « trois rois » après Cyrus, dont le « quatrième s’enrichira d’une plus grande richesse que tous etc. », il peut aussi s’expliquer à la manière du verset de la Genèse 7,4 :

 כי לימים עוד שבעה, אנכי ממטיר על-הארץ, ארבעים יום, וארבעים לילה; ומחיתי, את-כל-היקום אשר עשיתי, מעל, פּני האדמה

« Car encore (`od) sept jours, et je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits et ()  j’exterminerai tous les êtres que j’ai faits, de la face de la terre » (Genèse 7:4)

Il est clair que lorsque la Torah dit dans ce récit qu’il y aura « encore sept jours », l’intention est de préciser le nombre de jours qui s’écouleront jusqu’au commencement du « déluge » et non de signifier qu’il n’y aura plus de « jours » après ceux-là. Pareillement, quand Daniel 11,2 déclare qu’ il «  s’élèvera encore  (`od) trois rois pour les Perses, et () le quatrième s’enrichira d’une plus grande richesse que tous ; et quand il sera affermi dans sa richesse, il soulèvera tout contre le royaume de la Grèce » הנה-עוד שלשה מלכים עמדים לפרס, והרביעי יעשיר עשר-גדול מכל, וכחזקתו בעשרו, יעיר הכל את מלכות יון, cela ne veut pas nécessairement dire qu’ il n’existera plus d’autres rois perses après ce quatrième  mais que jusqu’ à celui qui « s’enrichira d’une plus grande richesse » et « soulèvera tout contre le royaume de la Grèce » , il y en aura encore (`od) trois. L’histoire corrobore cette deuxième interprétation puisqu’après Cyrus, Cambysse, Bardiya (Tanyoxarkès) et Darius,  Xerxes, le quatrième souverain après Cyrus, s’est lancé à la conquête de la Grèce mais a été vaincu par les grecs lors de la bataille navale de Salamine. Ce n’est qu’environ cent cinquante ans plus tard, en – 331,  qu’Alexandre le Grand envahira l’Empire Perse et tuera son dernier souverain. 

Compte tenu de tout cela, la chronologie du Séder `Olam n’est clairement pas une tradition reçue, mais une reconstitution spéculative qui ne faisait même pas l’unanimité parmi les tanaïm, dont il ne faut perdre de vue qu’ils étaient des docteurs de la Loi et non des historiens. Gardons à l’esprit ces mots du Rav Shrira Gaôn :

הני מלי דנפקי מפסוקי ומקרי מדרש ואגדה אומדנא נינהו, ויש מהן שהוא כך, כגון דברי רבי יהודה בענין וזאת ליהודה שאמר ששמעון מוכלל עם יהוה, שהרי מצינו חלקו ביהושע בתוך נחלת יהודה, והרבה יש שאינו כך כגון מה שאמר רבי עקיבא דמקושש היינו צלפחד, וכגון שאמר רבי שמעון שצום העשירי זה עשרה בטבת, והם הזכירו דעתו של כל אחד ואחד. וכן אגדות שאמרו תלמידי התלמידים, כגון רבי תנחומא ורבי אושעיא וזולתם, ורובם אינו כן, ולכן אין אנו סימכין על דברי אגדה. והנכון מהם מה שמתחזק מן השכל ומן המקרא מדבריהם, אין סוף ותכלה לאגדות

« Ces choses déduites des écritures et que l’on appelle midrash et aggada ne sont que des spéculations. Certaines d’entre elles sont exactes, comme les paroles de Rabbi Yéhouda, qui dit au sujet du verset du Deut 33 :7 que Shime`on est inclus dans Yéhouda, puisqu’ on voit dans le livre de Yéhoshou`a que la part de Shime`on était avec celui de Yéhouda. Beaucoup sont cependant inexactes, telles que les paroles de Rabbi `Aqiva qui dit que le ramasseur de bois (qui s’est fait lapider) était Tsélofehad, ou les paroles de Rabbi Shime`on qui affirme que le jeûne du dixième mois est celui du 10 Téveth. Chacun n’a fait qu’exprimer sa propre opinion. Et nous nous conformons au principe selon lequel un homme est estimé selon son intelligence (Proverbes 12 :8). Pareillement, les aggadot qui ont été formulées par les disciples des disciples, tels que rabbi Tanhouma ou encore rabbi Osha`ya et d’autres, ne sont, pour la plupart, pas exactes. Voilà pourquoi nous ne nous appuyons pas sur les aggadot. Celles qui sont exactes sont celles qui sont confirmées par la raison et les écritures, car il n’y a ni fin ni commencement aux aggadot » (Shrira Gaôn, cité par le Ra’avad, Séfer ha-Eshkhol , hilkhoth séfer Torah 60a-b)

Pourquoi alors écarter les sources historiques et archéologiques permettant qui plus est  de mieux comprendre les données bibliques pour s’accrocher à tout prix à une parole d’aggada ?

Est-ce un hasard si l’avènement de l’« oint dont a parlé Daniel » (11Q13) correspond, quand on se base sur le comput conventionnel, à l’année où Yéshou`a débuta son ministère terrestre et commença à prêcher que « lemoment est arrivé » et que le « royaume de Dieu est proche »  (Marc 1,15)  ? Il est de grand intérêt de noter que les traditions pré-chrétiennes incorporées dans le Targoum ont prévu l’avènement du Mashiah avant la ruine de Jérusalem :

בטרם תחיל, ילדה; בטרם יבוא חבל לה, והמליטה זכר

« Avant de sentir les douleurs, elle a enfanté ; avant que lui viennent les angoisses, elle est délivrée d’un fils » (Yésha`yahou 66:7)

עד לא מיתי עקא לה תתפריק עד לא ייתי לה זְיע כחבלין על ילדא יתגלי מלכה

« Avant que vienne la douleur, elle sera rédimée, avant que les tremblements viennent sur elle telles les douleurs d’une femme qui accouche, son Roi se dévoilera » (Targoum Yonathân)

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